ESSAI Maxus eDeliver 3 : L’arme fatale ?

Avant de prendre place à bord, on ne pourra rien reprocher à ce eDeliver 3 sur le plan du design. L’utilitaire affiche des traits modernes et une allure plutôt massive et presque râblée qui lui sied plutôt bien. Les feux avant qui semblent dessiner un large sourire rendent même l’utilitaire plutôt sympathique en rue, et fait tourner quelques têtes, regards intrigués par ce fourgon qui sort de l’ordinaire. Entre les phares, la « calandre » cache en fait la trappe permettant de charger la batterie à l’aide d’une prise Type 2 faisant norme dans nos contrées. L’ouverture de la portière confirme cette belle impression, avec un meuble de bord simple mais bien dans l’air du temps, au dessin assez horizontal. On aurait en revanche apprécié des matériaux un peu moins creux, mais il y a une bonne raison à ça.

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Pratique. Mais…

En effet, n’oublions pas qu’on a affaire à un utilitaire électrique, et que chaque kilo économisé se répercute sur la charge utile. Cette dernière atteint d’ailleurs 1.020 kg, pour un volume de 4,8 ou 6,3 m³ selon la longueur retenue. Les aspects pratiques sont donc soignés. Côté équipement, là encore le nouveau Maxus se montre assez complet, avec la climatisation manuelle, la caméra de recul et le régulateur de vitesse faisant partie de l’offre de base. En revanche, aucune trace de système de navigation – ce qui n’est pas trop gênant dans la mesure où la plupart des livreurs urbains, cible première de ce eDeliver 3, utilisent aujourd’hui leurs propres applications de guidage – ni d’ordinateur de bord digne de ce nom. Seul un petit écran face au conducteur permet d’afficher les données de conduite et il faut « zapper » entre les infos via un poussoir situé dans le combiné d’instrumentation puisqu’il n’y a pas de commande au volant, par exemple pour afficher l’autonomie restante.

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De surprise en surprise

Cette autonomie sera de 158 ou 240 km WLTP selon que l’on opte pour la petite batterie de 35 kWh ou 53 kWh ; et jusqu’à 342 km en ville, où la régénération au freinage joue pleinement son rôle. Plus qu’il n’en faut pour les tournées de livraisons urbaines auxquelles se destine en priorité cet eDeliver 3. Des chiffres qui nous ont en outre semblé largement sous-estimés. Car si Maxus annonce 25,3 kWh/100 km de moyenne, nous avons relevé 15,7 kWh/100 km à l’ordinateur de bord lors de notre essai, mené à vide certes, dans Anvers et ses alentours. Une économie d’énergie particulièrement intéressante, obtenue en jonglant entre les trois modes de récupération d’énergie, très efficaces, de la quasi-roue libre sur portion rapide, à une décélération marquée en ville pour se passer de pédale de frein. Malheureusement, le passage d’un mode à l’autre se fait via un bouton situé à gauche du poste de conduite, ce qui se révèle peu pratique en roulant. Ajoutons que grâce à la charge rapide, le livreur pourra profiter de sa pause de midi pour regagner jusqu’à 80% de l’autonomie en 45 minutes.

L’autre bonne surprise de l’eDeliver 3, c’est son comportement routier. Stable et plutôt ferme sur ses suspensions, le Chinois étonne surtout par sa maniabilité en ville au regard de l’encombrement. La compacité de son moteur de 122 chevaux a permis de réduire le rayon de braquage à moins de 6 mètres sur la version courte (5,87m) ; à 6,53 mètres sur la carrosserie longue.

Malheureusement pour lui, et contrairement à l’EV80 lors de son lancement fin 2018, l’eDeliver 3 ne pourra avancer l’argument du prix pour tenter de détourner les professionnels des constructeurs bien établis. A 31.990€ HTVA (35 kWh) ou 35.990€ HTVA (53 kWh), l’eDeliver 3 est plus cher que la triplette Citroën ë-Jumpy/Peugeot e-Boxer/Opel Vivaro-e qui vient tout juste de débarquer sur ce marché. Mais le Maxus a deux énormes avantages sur ces derniers : une autonomie réelle bien supérieure, et une disponibilité immédiate.

Conclusion

Moderne et efficient, le Maxus eDeliver 3 est pétri de qualités et constitue dès aujourd’hui une alternative intéressante sur le marché naissant des fourgons électriques.