Le gouvernement fédéral compte bien instaurer le permis à points en Belgique

Le permis à points est en débat depuis 30 ans en Belgique. Mais pourquoi n’a-t-il pas été instauré. Le gouvernement en formation s’interroge et compte bien l’imposer, sauf si…

Publié le 2 août 2024
Temps de lecture : 4 min

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Le gouvernement fédéral compte bien instaurer le permis à points en Belgique

Si le permis à points a été largement adopté en Europe, il ne l’est toujours pas en Belgique. Notre pays fait en effet figure de résistant face à ce dispositif et nous sommes l’un des cinq pays européens à ne pas l’avoir encore adopté, aux côtés de l’Estonie, la Finlande, la Slovaquie et la Suède.

Mais pourquoi tant de haine, car le permis à points permettrait d’assagir les comportements ? En réalité, c’est un véritable bras de fer qui se joue aujourd’hui. Car la majorité flamande, le CD&V, la N-VA et Vooruit souhaitent son instauration. Selon De Standaard, le formateur Bart De Wever (N-VA) aborde même le principe du permis à points dans une note sur la mobilité qui doit encore faire l’objet d’un consensus.

Un vrai outil ?

La chose est débattue depuis des lustres. Pour rappel, le précédent gouvernement Vivaldi voulait l’imposer, mais ça a toujours coincé, notamment en raison de l’opposition conservatrice du PS et du MR côté francophone. Bart De Wever pourra-t-il transformer l’essai ? Rien n’est moins sûr.

Pour VIAS, le permis à points est un moyen efficace de lutter contre les comportements inadaptés au volant. Interrogé par Le Soir, l’Institut estime que ce permis a un impact positif sur la sécurité routière, car les conducteurs qui perdent des points prennent conscience de leurs erreurs et adaptent leurs comportements. Pour l’organisme, il n’y a pas de plus mauvais signal que d’autoriser les automobilistes à payer leurs amendes sans être inquiétés plus que ça.

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Faire plus ?

En réalité, le véritable nœud du problème n’est de savoir si le permis à points est efficace ou pas, mais c’est de trouver un dispositif qui permettra de faire baisser le nombre de morts sur les routes. Car la baisse est actuellement trop lente : 520 en 2022, 483 en 2023, soit loin de l’objectif de 320 décès pour 2030. Et les autorités et les organismes qui les conseille de penser que le permis à points est le chaînon manquant pour ouvrir la route vers la baisse de la mortalité routière.

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En France pourtant – pays qui a adopté depuis belle lurette le permis à points, plusieurs études montrent que le permis à points augmente le nombre de conducteurs sans permis. Mais pour VIAS, cette considération est fausse, car il y aurait proportionnellement presque autant de conducteurs sans permis en Belgique qu’en France. D’accord, mais on ne voit toutefois pas dans ce contexte ce qu’un permis à points apporterait chez nous dès lors…

Pas méchant pour les petites erreurs

Se basant toujours sur l’expérience française, VIAS indique que 86% des conducteurs n’auraient perdu que deux points sur leur permis. Ce qui signifie donc que le permis à points est surtout une arme contre les gros récidivistes. Et VIAS de souligner qu’à l’heure actuelle, aucun pays qui a adopté le permis à points n’a fait marche arrière.

Un blocage politique ?

Peut-on donc s’attendre à l’instauration d’un permis à points sous cette législature ? Il faut être honnête : la Belgique recule sans cesse l’échéance, mais elle est sous pression. Tôt ou tard, les automobilistes du plat pays n’y couperont donc plus. C’est dans la logique des choses. Comme dit, CD&V, la N-VA et Vooruit sont pour. Côté francophone, le MR et le PS sont contre, mais il ne faut pas oublier que le PS est désormais dans l’opposition, ce qui réduit la marge de manœuvre. En outre, le MR devra aussi faire des concessions s’il souhaite atteindre certains de ses objectifs revendiqués. Et il pourrait bien lâcher sur le permis à points… en rejetant l’initiative sur les partis flamands. Classique. Et Les Engagés qui sont aussi les gagnants de cette élection ? Ils sont plutôt contre, préférant des contrôles de police accrus. Cela dit, question sécurité routière, les autorités sont prises entre le marteau et l’enclume et le permis à points pourrait constituer une solution à moindre coût.

Le journal Het Nieuwsblad semble aussi disposer des mêmes informations : le permis à points va bel et bien faire l’objet d’un débat. Et il fera plus que probablement partie de l’accord de gouvernement. Dénouement imminent avec, sans être pessimiste (mais réaliste), un avantage au permis à points. À suivre d’ici quelques semaines.

Photos : SPF & Facebook zone police Mouscron

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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