La Chine monte en puissance. Et ça ne fait que commencer. Elle a en effet bien saisi le rôle de leader qu’elle pouvait jouer en tant que premier marché automobile mondial. On en a déjà eu la preuve il y a quelques jours, lorsque Pékin a annoncé de nouvelles règles en matière de sécurité des batteries. À partir de 2026, les incendies ou explosions des packs seront purement et simplement interdits. Ce qui va contraindre les fabricants de revoir leurs processus et de déployer des dispositifs antifeu. Clairement, les constructeurs et les équipementiers vont devoir jouer le jeu de l’empire du Milieu avec des règlementations qui, pour des raisons de rationalisation et de coûts, seront plus que certainement appliquées au monde entier.
Et tout ceci ne fait manifestement que commencer. Car dans le sillage de ce qui a été annoncé pour les batteries, Pékin en remet une couche. Selon CarNewsChina, le ministère de l’Industrie et des Technologies de l’information (MIIT) vient d’annoncer une série de mesures visant à encadrer strictement la manière dont les constructeurs communiquent sur les systèmes d’aide à la conduite.
Interdiction
Dès ce mois de mai 2025, Pékin a décidé que toute référence à une « conduite intelligente » ou « conduite autonome » dans les publicités automobiles sera interdite. Cela vaut aussi pour la conduite sans les mains ou les systèmes de parking automatisés). Et cela ne concerne aussi les mises à jour « over the air » qui, souvent, indiquent – ou font croire à – des progrès mal interprétés des automobilistes.

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Mais pourquoi cette mesure ? Tout simplement parce que la Chine connaît de plus en plus d’accidents du à de mauvaises manipulations ou une mauvaise compréhension des dispositifs d’aide à la conduite. Preuve en a encore été donnée le mois dernier avec un accident mortel provoqué par une Xiaomi SU7. Le conducteur pensait son système autonome activé, mais ce n’était pas le cas. L’affaire a secoué le pays.
Protéger les automobilistes
Pékin a raison d’imposer de telles règles. Car nombreux sont les automobilistes qui font trop confiance à ces dispositifs, comme nous l’évoquions récemment. Aujourd’hui, il est vraie que les as du marketing font croire pratiquement n’importe quoi. Plus question donc de parler de conduite autonome alors qu’elle n’existe tout simplement pas. La Chine veut que la nomenclature soit celle qui prévaut pour la technique, par exemple assistance de conduite de niveau 2, 3 ou 4.
Rappelons qu’actuellement, aucune voiture autonome n’existe sur le marché. Et que même si elle existait, aucun cadre légal n’est actuellement en place. Certes, il y a bien quelques modèles qui tournent à San Francisco ou dans des villes de Chine, mais ce sont des projets pilotes et ils ne concernent pas des conducteurs privés. Cette situation va obliger nombre de constructeurs à revoir leur dialectique. À commencer par Tesla qui utilise le vocable « Full-Self-Driving » qui induit forcément en erreur.

Des systèmes à désactiver obligatoirement
Et la mesure chinoise va encore plus loin. En effet, le gouvernement estime que certaines fonctionnalités sont inutiles ou trop dangereuses. Les conducteurs devront donc limiter leur utilisation, voire les désactiver totalement. Pékin parle du stationnement autonome sans conducteur à bord, de la possibilité d’appeler la voiture à distance ou encore de la conduite sans les mains. La mesure dépasse donc le simple aspect de la communication. Dans le même ordre d’idée, Pékin se réserve le droit de vérifier et de valider toutes les mises à jour à distance (ou OTA « Over The Air ») qui seront envoyées vers les voitures connectées.
Si cette mesure va clairement toucher Tesla, elle va aussi s’appliquer aux constructeurs chinois qui sont bien plus avancés sur la conduite automatisée que ne le sont les Européens. Plus question donc de tester des dispositifs beta sur les routes ouvertes chinoises et de mettre en danger les autres usagers. La question est de savoir si cette nouvelle législation fera des émules jusqu’en Europe ? Franchement, ce ne serait pas pour déplaire, car chez nous aussi, les mauvaises interprétations restent nombreuses et la publicité souvent mensongère.
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