Pour beaucoup, passer la frontière allemande signifie un peu de liberté sur les autoroutes. Car une fois en Allemagne, et pour autant que la signalisation et le trafic le permettent, on peut pour une fois lâcher la bride et voir le tachymètre s’envoler sans la peur de se faire prendre. Aujourd’hui, sur les 13.000 km d’autoroutes que compte le pays, la moitié environ sont encore illimités.
La tradition de la vitesse illimitée remonte loin et elle a parfois été supprimée puis réinstaurée. Mais globalement, le principe des autoroutes illimitées n’a plus été remis en question depuis 1974, après la crise pétrolière lorsque le gouvernement allemand a adopté une vitesse de référence (130 km/h), mais an accordant des dérogations pour la plupart des tronçons.
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La fin d’une institution
Cela dit, le principe de la vitesse illimitée touche manifestement à sa fin. Et ce n’est pas le fait des partis écologistes. En réalité, c’est la voiture électrique qui remet en question cet acquis. En effet, une alliance d’associations qui regroupent des organisations environnementales (forcément), mais aussi des syndicats de police et des associations d’accidentés de la route militent pour une révision de la loi concernant la vitesse illimitée sur les autoroutes.
Pour eux, rouler à plus de 130 km/h avec une voiture électrique est un non-sens, car leur autonomie se réduit alors de manière spectaculaire. En outre, des voitures plus lourdes lancées à haute vitesse représentent des dangers supplémentaires pour la circulation et les autres usagers. Dès lors, c’est pour toute la production automobile qu’il faudrait limiter la vitesse, car il serait aussi dangereux de voir des voitures électriques limitées à 130 km/h alors que les voitures thermiques filent à 200 km/h… Ce qui existe déjà du reste puisque chaque conducteur roule à la vitesse qui lui sied. Certes, plusieurs études ont démontré un nombre d’accidents plus élevés avec les voitures électriques, mais c’est plutôt dû aux puissantes accélérations qui ne sont pas gérées par les conducteurs et non par la vitesse. L’argumentation avancée semble donc boiteuse.
Il est par contre vrai que rouler à vitesse plus modérée avec une voiture électrique permet de limiter la consommation d’électricité et donc la fréquence des recharges. La conso baisserait ainsi d’environ -15%. Il faudra voir comme le gouvernement allemand reçoit cet appel et s’il y donne suite. Ce qui est sûr, c’est que le principe de la vitesse illimitée sur les Autobahn est de plus en plus remis en question, aussi pour des questions d’objectifs environnementaux et de réduction des émissions de CO2. Peut-être que la voiture électrique accélèrera les choses. Mais ça reste à voir, car les Allemands ne se laisseront probablement pas faire.
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