L’Europe a choisi la voie de la voiture électrique. Comme l’a confirmé lors de sa réélection la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, l’Europe interdira la vente de voitures thermiques neuves dès le 1er janvier 2035. Ce qui signifie que les voitures thermiques, hybrides ou hybrides rechargeables ne pourront plus être nouvellement commandées. S’ensuivra alors une période de transition estimée à 15 ans et qui verra progressivement l’élimination des voitures thermiques au fil des renouvellements.
Mais cette position est-elle si inflexible ? Car on a déjà entendu certains pays grogner (Pologne, Italie et même la France) à côté des industriels. Tout au plus, la Présidente de la Commission a laissé entendre que les carburants synthétiques pourraient prendre une place un peu plus importante que prévu, mais pour autant que leur production soit vraiment neutre en carbone et qu’ils soient destinés à des usages limités, comprenez aux voitures de luxe ultraperformantes qui compte surtout des marques allemandes.
Un lobbying intense
Mais les choses ne semblent pas aussi carrées qu’on le croit. En coulisses, il apparaît en effet que la pression monte sur Bruxelles et en particulier sur la Commission. Car, à côté des constructeurs automobiles, le plus grand parti du Parlement européen, le PPE (parti populaire européen) continue lui aussi à faire un intense lobbying pour obtenir des aménagements. Selon Automotive News Europe qui cite des sources proches du dossier, un document du PPE indique que l’interdiction de vendre des voitures émettant du CO2 « devrait être inversée » au-delà de cette date pour permettre la circulation de voitures thermiques alimentées par des biocarburants ou d’autres carburants alternatifs que les 100% fossiles. Le PPE demande donc à la Commission de revoir sa copie dès 2026 et de considérer aussi la poursuite de la vente des voitures hybrides rechargeables neuves après 2035.
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Un lobbying qui peut aboutir ?
Mais ce lobbying a-t-il des chances d’aboutir ? Il semble que oui, car le PPE a un poids politique important puisque la majorité des 27 membres de la nouvelle Commission européenne est issue de ses rangs, à commencer par la Présidente, Ursula von der Leyen.
Mais le PPE veut aussi aller plus loin et il estime que l'industrie ne doit pas être amenée à payer les 15 milliards d'euros d'amendes pour les véhicules qui dépasseraient les quotas d’émissions de CO2 en 2025. Car cette mesure détournerait l'argent des investissements qui restent capitaux aujourd’hui. Et ce serait logique, car, comme l’indique le document du PPE « ceux qui ont établi les règles n'ont pas fourni les conditions de marché nécessaires, l'infrastructure de recharge, des systèmes d'incitation stables, la tarification de l'énergie, etc. », note le parti. Comme souvent les règles ont été édictées sans mesure d’impact et conscience de la réalité. Pour réussir à atteindre les objectifs fixés, les constructeurs devraient vendre 20% de voitures électriques, alors qu’ils stagnent péniblement à 14% pour l’heure.
Cette contestation du PPE a déjà été évoquée précédemment, mais les tensions semblent se renforcer sur fond de grosses restructurations dans le secteur avec des fermetures d’usines, comme chez Volkswagen. En outre, il faudra aussi composer avec les nouveaux droits de douane annoncés par Donald Trump.
Le PPE a-t-il des chances de réussir ? Ce n’est pas impossible, car le parti a réussi à retarder plusieurs politiques vertes récemment, comme la loi sur la déforestation. L’automobile est donc un autre cheval de bataille. N’oublions pas non plus que c’est le Parlement européen qui contrôle la Commission et qu’il peut censurer celle-ci. Mais cette dernière option reste peu plausible...
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