Dans la course à la voiture électrique, la Chine a pris une solide avance, cela ne fait aucun doute. Et cette avance s’est même transformée en véritablement écrasement de la concurrence, car l’empire du Milieu a investi et organisé toute la chaîne de valeur, y compris pour les batteries pour lesquelles ses ingénieurs maîtrisent l’extraction et la transformation des minerais, mais aussi les innovations en matière de chimies et l’assemblage des packs. La totale !
Dans ce contexte, l’Europe a trop longtemps tergiversé pour lancer les investissements nécessaires pour les voitures électriques. Et elle tente aujourd’hui de rattraper son retard. Ce qui coûte évidemment très cher. L’Union (et certains pays membres) a activé de nouvelles aides (des subsides) aux investissements dans ce domaine. La France a été particulièrement habile pour capter ces intérêts étrangers et les Hauts de France (région du nord) entendent se profiler comme la véritable vallée de la batterie pour voitures électriques. On pense notamment aux projets de gigafactories du français Verkor ou du taïwanais Prologium.
L’industrie malade
Aujourd’hui, l’enjeu pour l’Europe est de maintenir les investissements pour les technologies de la voiture électrique –, alors que celles-ci connaissent une baisse radicale de la demande. C’est ce qui pousse d’ailleurs de plus en plus de constructeurs (Mercedes, Porsche, etc.) à retarder leurs investissements et à prolonger leurs technologies thermiques. Preuve de la mauvaise santé du secteur : l’unique producteur européen de batteries, le Suédois Northvolt, vient de déposer le bilan.
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Pour tenter d’inverser la tendance, la Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) viennent d’annoncer la mobilisation de fonds pour stimuler la production locale de batteries. Il s’agit d’une condition essentielle pour récupérer un peu d’indépendance et d’essayer de réduire les coûts en ayant directement prise sur ce maillon de la chaîne.
Des start-ups ?
Au total, ce sont 3 milliards d’euros qui sont mobilisés pour construire un écosystème durable de la batterie européenne. « La Commission européenne s'est engagée à mobiliser les investissements indispensables dans les technologies de pointe afin de soutenir un secteur européen des batteries résilient. Nous combinons différents instruments financiers pour cibler notre soutien de la manière la plus efficace possible et maximiser l'investissement privé », annonce un communiqué.
Sur ces 3 milliards, 200 millions seront dédiés au financement des start-ups tandis que 1 milliard d’euros sera consacré à soutenir la fabrication de cellules. Le 1,8 milliard restant sera issu de la BEI et consacré au développement au sens large de la chaîne de valeur des batteries, c’est-à-dire la recherche, la production, l'infrastructure et le recyclage. On ratisse donc large.
Que penser de ce sursaut ? L’Europe aurait-elle pris conscience des enjeux ? Oui et non. Personne ne contestera que quelque chose doive être fait, mais les 3 milliards mobilisés semblent bien peu par rapport à ce que la Chine a consacré comme fonds à son industrie automobile. Le soutien de Pékin aurait atteint les 215 milliards entre 2009 et 2023. On se dit dès lors que 3 milliards semblent bien peu pour prétendre combler un retard. Certes, comme dit l’adage, Paris ne s’est pas construit en un jour, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Surtout quand on impose une transition totale d’ici 10 ans, au 1er janvier 2035.
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