L'Union européenne mobilise 3 milliards d'euros pour les batteries, mais est-ce suffisant ?

L’industrie automobile européenne est en difficulté, ce n’est pas nouveau. En cause, ses tergiversations à prendre le tournant de la voiture électrique. Or, ces hésitations ont entraîné des retards dans les investissements et finalement ouvert un boulevard aux constructeurs chinois. Pour essayer de sortir de l’ornière et retrouver un peu d’indépendance, l’Europe vient de débloquer 3 milliards d’euros pour la question des batteries. Mais est-ce suffisant ?

Publié le 12 décembre 2024
Temps de lecture : 3 min

Partagez

L'Union européenne mobilise 3 milliards d'euros pour les batteries, mais est-ce suffisant ?

Dans la course à la voiture électrique, la Chine a pris une solide avance, cela ne fait aucun doute. Et cette avance s’est même transformée en véritablement écrasement de la concurrence, car l’empire du Milieu a investi et organisé toute la chaîne de valeur, y compris pour les batteries pour lesquelles ses ingénieurs maîtrisent l’extraction et la transformation des minerais, mais aussi les innovations en matière de chimies et l’assemblage des packs. La totale !

Dans ce contexte, l’Europe a trop longtemps tergiversé pour lancer les investissements nécessaires pour les voitures électriques. Et elle tente aujourd’hui de rattraper son retard. Ce qui coûte évidemment très cher. L’Union (et certains pays membres) a activé de nouvelles aides (des subsides) aux investissements dans ce domaine. La France a été particulièrement habile pour capter ces intérêts étrangers et les Hauts de France (région du nord) entendent se profiler comme la véritable vallée de la batterie pour voitures électriques. On pense notamment aux projets de gigafactories du français Verkor ou du taïwanais Prologium.

L’industrie malade

Aujourd’hui, l’enjeu pour l’Europe est de maintenir les investissements pour les technologies de la voiture électrique –, alors que celles-ci connaissent une baisse radicale de la demande. C’est ce qui pousse d’ailleurs de plus en plus de constructeurs (Mercedes, Porsche, etc.) à retarder leurs investissements et à prolonger leurs technologies thermiques. Preuve de la mauvaise santé du secteur : l’unique producteur européen de batteries, le Suédois Northvolt, vient de déposer le bilan.

ProLogium-Taoke-Demonstration-Line
© ProLogium

Publicité – continuez à lire ci-dessous

Pour tenter d’inverser la tendance, la Commission européenne et la Banque européenne d'investissement (BEI) viennent d’annoncer la mobilisation de fonds pour stimuler la production locale de batteries. Il s’agit d’une condition essentielle pour récupérer un peu d’indépendance et d’essayer de réduire les coûts en ayant directement prise sur ce maillon de la chaîne.

Des start-ups ?

Au total, ce sont 3 milliards d’euros qui sont mobilisés pour construire un écosystème durable de la batterie européenne. « La Commission européenne s'est engagée à mobiliser les investissements indispensables dans les technologies de pointe afin de soutenir un secteur européen des batteries résilient. Nous combinons différents instruments financiers pour cibler notre soutien de la manière la plus efficace possible et maximiser l'investissement privé », annonce un communiqué.

verkor
© Verkor

Sur ces 3 milliards, 200 millions seront dédiés au financement des start-ups tandis que 1 milliard d’euros sera consacré à soutenir la fabrication de cellules. Le 1,8 milliard restant sera issu de la BEI et consacré au développement au sens large de la chaîne de valeur des batteries, c’est-à-dire la recherche, la production, l'infrastructure et le recyclage. On ratisse donc large.

Que penser de ce sursaut ? L’Europe aurait-elle pris conscience des enjeux ? Oui et non. Personne ne contestera que quelque chose doive être fait, mais les 3 milliards mobilisés semblent bien peu par rapport à ce que la Chine a consacré comme fonds à son industrie automobile. Le soutien de Pékin aurait atteint les 215 milliards entre 2009 et 2023. On se dit dès lors que 3 milliards semblent bien peu pour prétendre combler un retard. Certes, comme dit l’adage, Paris ne s’est pas construit en un jour, mais il faut se donner les moyens de ses ambitions. Surtout quand on impose une transition totale d’ici 10 ans, au 1er janvier 2035.

À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be

En savoir plus sur
Par David Leclercq Rédacteur automobile

Partagez

Gocar marketplace
44.043 véhicules neufs et d’occasions près de chez vous !
Hybride, électrique ou thermique ? Neuve ou d'occasion ? Spécialiste dans la recherche de véhicules neufs, d’occasions et sur toute l’actualité automobile.

Sur le même sujet

Toute l'actu de l'industrie automobile

People
Le patron de Lucid gagne plus que celui de General Motors

Les salaires au sommet de l'industrie automobile ne ressemblent pas à ce que l'on pourrait croire. Ce ne sont pas forcément les patrons des grands groupes automobiles qui gagnent le plus. Tout en haut de la liste, le PDG d'un sous-traitant gagne près de 10 fois plus que Carlos Tavares, ancien patron de Stellantis.

Cette semaine 4 min
Gocar newsletters
Gocar est la référence. Que ce soit sur les dernières actualités auto ou les sujets brûlants de mobilité !
Abonnez-vous à notre newsletter Gocar pour rester au top de l’information et connaître tous les bons plans !
Votre inscription a bien été enregistrée.
Gocar marketplace
44.043 véhicules neufs et d’occasions près de chez vous !
Hybride, électrique ou thermique ? Neuve ou d'occasion ? Spécialiste dans la recherche de véhicules neufs, d’occasions et sur toute l’actualité automobile.