L’étude menée par l’Institut VIAS auprès d’élèves de 5e et 6e primaire révèle des témoignages qui font froid dans le dos : une fillette de cinquième année raconte ainsi comment sa mère utilise son téléphone en conduisant, l’obligeant parfois à tenir le volant. « Parfois, elle téléphone, et des fois elle écrit des messages (…) et du coup, c’est moi qui conduis et j’ai peur quand même des fois », confie l’enfant. Ces témoignages certes extrêmes illustrent une réalité inquiétante : l’usage du téléphone au volant est devenu une pratique courante, y compris chez les parents, malgré les dangers évidents que cela représente. De l’aveu de certains enfants, certains parents passent même leur temps à regarder des vidéos en conduisant. Consternant !
Benoît Godart, porte-parole de VIAS interrogé par nos confrères de Sud Info, souligne que l’utilisation du téléphone est perçue par les enfants comme la principale source de distraction pour les automobilistes. Ce comportement, largement observé par les jeunes, est souvent associé à une conduite imprudente, où les conducteurs ne respectent pas les règles de la route, ne voient pas les piétons et se déplacent parfois au milieu de la chaussée. « Les enfants sont de fins observateurs, et ce qu’ils voient de leurs parents aujourd’hui influencera leurs propres comportements de demain », prévient Godart.
La vitesse et l’alcool : des préoccupations grandissantes
L’utilisation du téléphone n’est pas le seul comportement à risque pointé du doigt par les enfants. La vitesse excessive est également un sujet de préoccupation. « Je suis presque sûr à 100% que tous nos parents ici à l’école ont déjà roulé trop vite », affirme encore un élève de cinquième année. Ce sentiment d’insécurité ressenti par les enfants, que ce soit à pied ou à vélo, montre leur conscience des dangers liés à la conduite à vive allure.
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L’alcool, bien que moins souvent associé au trajet scolaire, est également une source d’inquiétude pour les jeunes. Même si le risque est plus faible le matin, VIAS rappelle que certains conducteurs ont déjà été pris en état d’ébriété en pleine après-midi. Les enfants décrivent ces conducteurs comme roulant « bizarrement » ou « de travers », un comportement qu’ils associent à une conduite dangereuse.
La ceinture et le casque, des protections souvent négligées
L’étude de VIAS révèle également que la ceinture de sécurité est souvent oubliée lors de courts trajets, une pratique que les enfants observent chez leurs parents. Cette négligence est d’autant plus préoccupante que ne pas être attaché à l’arrière d’un véhicule augmente de +50% le risque de blessures graves ou mortelles en cas d’accident, selon les données de VIAS. Pourtant, pour beaucoup d’enfants, la ceinture est déjà perçue comme inconfortable et donc inutile.
Le port du casque à vélo est un autre sujet de débat. Bien que plus de la moitié des jeunes cyclistes grièvement blessés soient touchés à la tête, beaucoup continuent de remettre en question l’utilité du casque, le trouvant « ringard » ou gênant. Rappelons toutefois que son port n’est pas obligatoire. Et c’est pour cela d’ailleurs que VIAS plaide pour une obligation du port du casque pour les moins de 14 ans, une mesure déjà en place dans douze pays européens.
Le vélo trop souvent négligé
Il apparaît aussi que les enfants expriment souvent un désir de se rendre à l’école à vélo. Ce mode de transport, associé à des sentiments de liberté et de plaisir, est cependant rarement privilégié par les parents, qui optent plutôt pour la voiture, même sur de très courtes distances. Cette préférence est souvent motivée par des considérations pratiques, mais aussi par la crainte que les autres usagers de la route ne respectent pas le code envers les jeunes cyclistes.
Pour VIAS, cette dépendance à la voiture est problématique. L’Institut estime qu’il est crucial de préparer les enfants à se déplacer de manière autonome dès le début du secondaire, et cela passe par l’encouragement à utiliser des moyens de transport alternatifs comme le vélo ou la marche.
Quoi qu’il en soit, pour cette nouvelle rentrée, VIAS donne cinq conseils à suivre : montrer l’exemple et respecter le Code de la route, partir à l’heure pour éviter le stress et les mauvaises décisions sur la route, familiariser l’enfant avec le chemin vers l’école pour le sensibiliser aux dangers, impliquer l’enfant dans le choix du moyen de transport (vélo, marche, etc.), discuter de la sécurité routière avec l’enfant pour leur inculquer les bons gestes. À l’heure où l’école reprend, ajouter une petite couche de sensibilisation à la sécurité routière ne fera de mal à personne. Au contraire.
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