Les éthylotests de plus en plus prisés par les parents des jeunes conducteurs

La problématique de l’alcool au volant n’est pas nouvelle, mais elle prend une dimension particulièrement alarmante chez les jeunes conducteurs. Selon les dernières études de l’Institut VIAS, près de 32% des jeunes à Bruxelles et 30% en Wallonie admettent avoir conduit sous l’influence de drogues ou d’alcool. Un chiffre inquiétant qui témoigne d’une tendance croissante, malgré les efforts de sensibilisation déployés depuis des années​.

Les campagnes de sécurité routière, telles que BOB, continuent de rappeler les dangers de l’alcool au volant, mais les chiffres restent préoccupants. En 2021, plus de 15.000 conducteurs ont été verbalisés pour alcoolémie au volant, avec un taux moyen d’alcoolémie de 1,7 g/l, soit bien au-delà de la limite légale de 0,5 g/l. Ces statistiques mettent en lumière une réalité troublante : la conduite en état d’ivresse reste un problème majeur, en particulier pendant les périodes des fêtes​.

L’éthylomètre, un outil de prévention en plein essor

Face à cette situation, il apparaît que certains parents, inquiets pour la sécurité de leurs enfants, prennent des mesures préventives pour le moins inattendues. En effet, certains parents n’hésitent pas à installer dans leur voiture des éthylotests à destination de leurs enfants jeunes conducteurs, comme le rapporte un témoignage dans Sud Info. Certains parents exigent ainsi que leur progéniture qu’elle souffle avant de reprendre le volant. Ces éthylotests ne bloquent pas nécessairement le démarrage de la voiture, mais le parent peut ainsi contrôler plus tard et éventuellement aborder le sujet avec son jeune. Certains parents avouent prendre des mesures lorsqu’il y a exagération, comme interdire d’utiliser le véhicule pendant plusieurs semaines par exemple.

À tous les prix

En 2015, l’Institut VIAS avait déjà testé 24 éthylomètres commercialisés. Il y en avait déjà à tous les prix : entre 37 et 497 euros. Mais seulement 6 d’entre eux avaient été déclarés fiables à l’époque. En général, il faut au moins compter 100 euros pour un modèle de qualité. Aujourd’hui, l’offre a explosé et en ligne, certains sites proposent plus de 350 modèles différents. Et il faut noter la différence entre un éthylotest et un éthylomètre : les premiers rendent compte de la capacité à conduire alors que l’autre mesure précisément le taux d’alcool dans le sang. Il faut donc faire la différence si cela s’adresse à un jeune conducteur : le parent tolère-t-il une consommation d’alcool ou pas du tout ? Rappelons qu’un jeune conducteur qui est contrôlé avec un taux d’alcool supérieur à 0,5 g/l par les forces de l’ordre devrait d’office repasser ses deux permis de conduire (théorique et pratique).

Pour ce qui touche aux éthylotests, on peut encore aller plus loin et choisir un modèle qui empêche la voiture de démarrer. Mais il en coûtera alors autour des 1.000 euros.

Tolérance zéro ?

Les experts en sécurité routière, comme ceux de l’Institut VIAS, plaident pour une tolérance zéro en matière d’alcool au volant, notamment pour les jeunes conducteurs. La limite actuelle de 0,5 g/l est jugée trop permissive par de nombreux spécialistes, qui estiment qu’une stricte interdiction de l’alcool pour les jeunes pourrait sauver des vies. En effet, même de petites quantités d’alcool peuvent altérer les capacités de conduite et augmenter le risque d’accident​. Le problème, c’est que les jeunes combinent souvent alcool et drogues, comme le cannabis par exemple, ce qui accroît encore l’altération des capacités. On comprend dès lors que de plus en plus de parents essayent de trouver des solutions.

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