Il y a quelques semaines, l’Union européenne a ouvert une enquête pour savoir si la Chine subventionnait ses constructeurs pour la fabrication de voitures électriques ensuite exportées. Cette enquête a été ouverte par la Commission, car il était estimé que les prix des voitures électriques chinoises étaient maintenus à des niveaux artificiellement bas, ce qui défavorisait naturellement les constructeurs européens.
Aujourd’hui, l’Union affirme détenir des preuves formelles que le gouvernement chinois subventionne effectivement ses constructeurs pour inonder le marché mondial avec leurs produits. Selon les informations, il s’agirait de transferts directs d’argent ainsi que d’autres mécanismes tels que l’abandon de dettes visant à épauler les constructeurs de l’empire du Milieu et donc à pratiquer de la concurrence déloyale visant à affaiblir les autres constructeurs mondiaux.
Des documents accablants ?
La Commission dit disposer de documents qui démontreraient ces affirmations. Ces versements de subventions auraient contribué à rendre les voitures chinoises plus compétitives et ainsi à augmenter les importations de la Chine en Europe. « Entre octobre 2023 et janvier 2024, il y a eu 177.839 importations de véhicules, soit une augmentation de +11% par rapport à la même période de l’année précédente », a indiqué la Commission.
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La Commission n’a pas dit de quels constructeurs il s’agissait. Mais l’enquête continue et la Commission a indiqué qu’elle allait examiner les cas de Les BYD, de Geely et de SAIC (MG) qui aligne une gamme de voitures particulièrement compétitives sur le plan des tarifs.
Des mesures de rétorsion ?
La Commission européenne ne compte pas en rester là et elle envisage dès à présent de lever des droits de douane non seulement sur les nouveaux véhicules importés, mais aussi sur les véhicules déjà importés. Ce qui signifierait qu’il y aurait donc des mesures rétroactives. Les autorités chinoises ont indiqué via leur Chambre de Commerce auprès de l’UE qu’elles étaient déçues de cette décision. Pour elles, l’augmentation des importantes de voitures chinoises en Europe reflète simplement une demande croissante des consommateurs pour les modèles électriques. Rien de plus. Quoi qu’il en soit, si l’enquête doit se poursuivre jusqu’en novembre 2024, l’Union envisage une levée de droits de douane dès le mois de juillet de cette année.
Pour la Commission, il y a en effet urgence de mettre fin à cette concurrence déloyale. Car si les importations continuent à ce rythme, « cela pourrait avoir une incidence négative sur l’emploi et la production globale des constructeurs automobiles de l’Union. »
Cette enquête ne fait en tout cas que fragiliser un peu plus les relations sino-européennes, car elle ne concerne pas que les véhicules électriques, mais aussi d’autres secteurs stratégiques tels que les semi-conducteurs (puces) ainsi que les produits pharmaceutiques. Les premiers éléments de cette enquête sont-ils une surprise ? Pas vraiment, car il est de notoriété publique que Pékin subventionne ses constructeurs depuis des années. On ne voit dès lors pas pourquoi le gouvernement se serait privé sur les modèles exportés, surtout dans un contexte de transition qui représente naturellement à ses yeux une opportunité supplémentaire pour imposer les produits made in China partout dans le monde.
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