SUV électrique : 100.000 km nécessaires pour amortir le coût environnemental

L’empreinte écologique des voitures électriques est très variable selon que le véhicule est une petite citadine ou un gros SUV. Pour ces derniers, l’amortissement de cette empreinte apparaît même très élevé, ce qui hypothèque évidemment leur intérêt.

Publié le 14 novembre 2022
Temps de lecture : 4 min

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SUV électrique : 100.000 km nécessaires pour amortir le coût environnemental

La transition vers la voiture électrique est amorcée et elle devrait, selon les autorités, permettre de réduire drastiquement les émissions de CO2 du parc automobile européen. Cela dit, cette position reste toutefois contestable à bien des égards, notamment parce que le secteur du transport routier européen pèse pour seulement 1,1 % des émissions mondiales annuelles de CO2.

Mais peu importe, la voie est désormais tracée, car l’Europe a récemment avalisé la sortie du moteur thermique à l’horizon 2035, ce qui signifie qu’à cette date, les seules voitures neuves à pouvoir être vendues seront des électriques.

Une empreinte écologique malgré tout

Bien entendu, si une voiture électrique permet de réduire drastiquement les émissions de CO2, elle n’en conserve pas moins une empreinte écologique inhérente à sa fabrication, à son utilisation (dont le bilan carbone dépend du type d’électricité qui est injecté dans la batterie) et lors de son recyclage.

En particulier, on sait que la production de la batterie d’une voiture électrique est particulièrement émettrice. Ce qui apporte évidemment de l’eau au moulin des détracteurs de ce modèle. En 2019, l’ADEME (l’Agence française de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) avait d’ailleurs calculé qu’il fallait 3,15 t de CO2 pour construire une batterie d’un véhicule électrique tandis que l’assemblage complet de la voiture générait 6,57 t de CO2 (batterie incluse). C’est évidemment énorme, car c’est 75 % de plus que pour un véhicule thermique (3,74 t de CO2).

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Une empreinte effacée progressivement

Bien entendu, c’est lors de la phase d’utilisation que la voiture électrique doit alors rattraper son retard sur la voiture thermique. Et faire la différence. Toujours selon l’ADEME, une voiture thermique moyenne émet un total 22 t de CO2 une utilisation longue de 150.000 km (construction comprise), alors que la voiture électrique ne rejette « que » 8,91 t sur le même exercice (construction de 6,57 t comprise également).

Dans une récente étude, l’ADEME confirme ces calculs qui sont donc à l’avantage de la voiture électrique, mais l’organisme apporte toutefois une nuance de taille : l’estimation de l’empreinte varie en fait très fortement selon le gabarit de la voiture. En clair, le résultat obtenu par une petite citadine sera très différent de celui d’un gros SUV. Et l’organisme de préciser que « sur l’ensemble de sa durée de vie, une voiture électrique aura un impact carbone deux à trois fois inférieur à celui d’un modèle similaire thermique, à condition que sa batterie soit de capacité raisonnable. »

Le tout est naturellement de savoir ce que l’on entend par « raisonnable ». Et bien l’ADEME le précise : pour l’Agence, il faut que la batterie ait une capacité de moins de 60 kWh et une autonomie théorique de moins de 450 km. Lorsque la batterie est de plus grande capacité, « l’intérêt environnemental n’est pas garanti » indique l’ADEME dans son rapport, et ce en raison « de la variabilité des consommations liées à la masse du véhicule et aux conditions d’utilisation ».

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100.000 km pour effacer l’ardoise

Selon les calculs des experts de l’ADEME, il faudrait environ 15.000 km pour que la dette carbone d’une petite citadine soit effacée. Après cette distance, le véhicule électrique devrait donc vertueux pour le climat. En revanche, pour un gros SUV électrique haut de gamme (type Audi e-tron, BMW iX et consorts), il faudrait parcourir 100.000 km pour effacer cette dette. Pourquoi ? Et bien tout simplement parce que l’impact carbone augmente proportionnellement avec le poids de la voiture et donc, évidemment, de la capacité de la batterie qui est l’élément le plus lourd à bord.

Dès lors, le consommateur qui choisirait de rouler électrique pour des raisons écologiques devrait donc se tourner vers le véhicule le plus petit ou dont la masse est contenue. On suppose toutefois que les choses pourront évoluer positivement avec l’émergence des nouvelles technologies de batteries (comme les batteries solides) qui sont promises plus compactes et moins lourdes tout en étant capables d’abattre plus de kilomètres.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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