Malgré l’arrivée de l’été, les tensions sur les prix de l’énergie ne retombent pas. C’est vrai que les vacances sont propices à une montée des prix des carburants puisque les moyens de transport sont davantage sollicités, mais c’est moins le cas du gaz ou de l’électricité pour lesquels la demande est moindre généralement. Or, cette année, les prix ne diminuent pas et c’est même la situation inverse qui se profile en raison de nouveaux événements qui sont de nature à faire à nouveau exploser les prix sur les marchés.
Le pétrole en particulier pourrait subir de nouvelles tensions dans les semaines à venir, car plusieurs marchés producteurs censés prendre le relais du pétrole russe connaissent ou vont connaître de fortes perturbations. C’est le cas de la Lybie par exemple où des tensions sociales sont apparues ces dernières semaines en raison de l’augmentation du coût de la vie.
Les Libyens participent à de grosses manifestations afin de dénoncer leurs conditions de vie difficiles ainsi que les incessantes coupures d’électricité. Pour exiger de nouvelles élections, la population s’est mobilisée et, du coup, de nombreux travailleurs du secteur du pétrole ne se sont pas rendu sur leur lieu de travail ce qui a entraîné une baisse importante de la production de brut. Habituellement, la Libye produit autour de 865.000 barils par jour, mais les tensions actuelles ont fait chuter la production à 409.000 barils/jour, voire jusqu’à 365.000 barils à certains moments ponctuels.
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La Norvège en grève
La crise énergétique actuelle est un peu le résultat d’un effet papillon. Comprenez par là que de petites variations anodines peuvent conduire à des changements de grande ampleur et au chaos. Or, c’est précisément ce qui se passe avec la reprise économique, la guerre en Ukraine, les sanctions occidentales, la Libye précitée, mais aussi la Norvège où on observe des grèves de grande ampleur dans le secteur pétrolier. En effet, le groupe énergétique public Equinor a déjà dû fermer trois gisements pétroliers et gaziers, depuis le début des grèves, décidées lundi soir par des syndicats et qui demandent des augmentations salariales pour compenser l’inflation galopante.
Si l’on en croit le Financial Times, seul 1 % des exportations gazières norvégiennes est pour l’instant concerné. Mais si la contestation se poursuit, les grévistes pourraient totalement bloquer l’envoi d’hydrocarbures. À l’heure où l’Europe cherche des solutions alternatives d’approvisionnement suite à la décision d’embargo sur les hydrocarbures russes, cela poserait évidemment un nouveau (gros) problème, car la Norvège est aujourd’hui le premier fournisseur des États européens en matière d’énergie. Les syndicats ont menacé de réduire la production de pétrole de 341.000 barils de brut par jour et de réduire dans le même temps les exportations de gaz de 56%.
Heureusement, les choses semblent se calmer du côté de la Norvège. Car le gouvernement a renvoyé salariés et employeurs devant une instance indépendante qui sera chargée de trancher autour de ce conflit, comme l’oblige la loi norvégienne. Cela dit, rien n’indique que cela calmera les esprits des grévistes qui, s’ils n’ont pas gain de cause, pourraient remettre leurs menaces à exécution. Toutes ces inquiétudes portant sur la question énergétique ont contribué à faire tomber l’Euro à son plus bas niveau face au dollar depuis deux décennies.
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