Pourquoi les prix de l’énergie (et des carburants) risquent de repartir à la hausse

Tous les indicateurs sont au rouge pour les prix de l’énergie et, forcément, pour les prix du pétrole. Certains espéraient que la baisse se poursuivrait. Mais, pour d’autres analystes, c’est bel et bien la fin du scénario baissier. Alors quoi ?

Publié le 14 avril 2024
Temps de lecture : 4 min

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Pourquoi les prix de l’énergie (et des carburants) risquent de repartir à la hausse

Après la crise de 2022 qui a vu exploser les prix de l’énergie et des carburants, le marché était franchement à la baisse ces derniers mois. Il était donc plus qu’intéressant pour les consommateurs de renégocier leurs contrats de gaz ou d’électricité, de faire le plein de mazout tandis qu’à la pompe, les prix se détendaient aussi.

Sauf que pour plusieurs analystes, ce scénario baissier ne va pas durer et ils prédisent que les valeurs énergétiques reprennent du poil de la bête dans les semaines et mois qui viennent. Et voici pourquoi.

Pas de pénuries

Dans une tribune publiée dans La Libre, Ken Fisher, CEO du fonds d’investissement éponyme, souligne que 2023 n’a pas suivi les plans qui avaient été imaginés par les prévisionnistes. En effet, alors que la guerre en Ukraine avait démarré et que les pays occidentaux prenaient des mesures contre la Russie, les craintes étaient nombreuses quant à des pénuries, d’autant que les pays de l’OPEP réduisaient leur production pour profiter davantage encore des prix élevés. Sauf que ce qui avait été prédit n’est jamais arrivé, car d’autres producteurs ont mis les bouchées doubles tels que la Norvège, la Guyane ou l’Amérique du Nord. Le prix du baril de brut a donc oscillé entre 70 et 95 dollars, loin donc de l’explosion prédite.

Aujourd’hui, nombreux sont encore ceux qui prédisent la continuité de la baisse des produits énergétiques pour 2024. Mais ceux-là se trompent selon Ken Fisher et les prix devraient au contraire augmenter d’ici peu. Pour cet analyste, la limitation de la production (OPEP + notamment) est déjà intégrée par le marché depuis longtemps et elle reste par ailleurs symbolique.

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Pas de réinvestissements

Pour Ken Fisher, la hausse des prix découlera du manque d’incitations. En effet, « lorsque les entreprises du secteur de l’énergie ont constaté une hausse des prix en 2022, elles ont augmenté leur production pour en tirer profit. Et aujourd’hui ? Les producteurs américains achèvent la complétion [l’exploitation, nldr] de leurs puits plus rapidement qu’ils n’en forent de nouveaux. Le nombre de puits forés, mais non achevés aux États-Unis a diminué de -17,5% par rapport à l’année précédente, avec à la clé un ralentissement de l’approvisionnement. »

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Dans ce contexte, la réduction du nombre de machines de forage dans le monde, mais aussi la baisse de la production – qui présente un décalage d’environ six mois par rapport aux puits forés –, vont commencer à se faire sentir selon Ken Fisher.

Cette situation intervient alors que les Banque Nationale envisagent de lâcher du lest sur les taux puisque l’inflation est stabilisée (en juin en Europe selon toute vraisemblance) et qu’une nouvelle période de croissance se prépare, y compris en zone euro, même si l’économie allemande connaît quelques faiblesses actuellement. Et qui dit reprise de la consommation, dit forcément hausse de la demande de pétrole.

Comme en 2023 ?

Ce scénario se caractériserait donc par une hausse généralisée des prix de l’énergie et donc du pétrole et des carburants. Et Ken Fisher de prédire que les tarifs pourraient s’approcher fortement de ceux de 2023. Ce qui sera assurément une mauvaise nouvelle pour tout le monde et notamment pour les automobilistes.

Rappelons que les prix des carburants ont augmenté à plusieurs reprises ces dernières semaines au point de retrouver les niveaux d’il y a 5 mois. Au-delà de la théorie, la tendance pourrait donc déjà être amorcée. En France aussi, les prix ont considérablement augmenté ces dernières semaines au point de renouer pour certains carburants avec la barre des 2 euros/litre. Sur les marchés, les incertitudes planent et les traders accumulent probablement quelques supertankers d’avance (acheté au prix actuel donc) pour les revendre un peu plus tard alors que la belle saison – celle des transhumances – va démarrer, caractérisée par la plus forte consommation de carburant de l’année.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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