Les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs dix alliés – parmi lesquels la Russie – et qui forment ensemble l’OPEP+ se sont réuni cette semaine pour faire le point sur la production mondiale de pétrole. Leur préoccupation : faire remonter les prix du baril de brut sur les marchés, celui-ci ayant perdu plus de 33% de sa valeur (de 120 à 80 dollars/baril).
L’issue de la réunion ne risque pas de rassurer les consommateurs, puisque décision a été prise de réduire la production de 2% de la demande mondiale, soit 2 millions de barils par jour pour un total de 41,9 millions de barils par jour dans le courant du mois de novembre. Historiquement, il s’agit là de la coupe la plus drastique opérée depuis deux ans par l’organisation.
Objectif 90 dollars
L’objectif de l’OPEP+ est évidemment d’inverser la tendance baissière du pétrole de ces dernières semaines, une tendance qui s’explique par les craintes de stagnation, voire de récession économique. De ce fait, le prix du baril de Brent est passé de plus de 120 dollars en juin à « seulement » 85 dollars en septembre, un niveau jugé bien trop bas par l’OPEP+ qui s’est habituée aux revenus élevés de ces derniers mois.
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Certains n’ont pas fait dans le détail pour leur communication. Comme Timipre Sylva, le ministre d’État nigérian chargé des ressources pétrolières qui a expliqué que l’OPEP souhaitait la fin du pétrole autour de 90 dollars, ajoutant que de nombreux pays membres ont basé leur budget pour 2023 sur ce prix. Tout est dit.
Une hausse bientôt ?
Suite à cette annonce, les marchés ont été perturbés et ont hésité avant de repartir à la hausse. Toutefois, si on en croit Bloomberg, seuls 8 membres de l’OPEP+. Pourquoi ? Tout simplement parce que de nombreux pays exportateurs ne parviennent actuellement pas à remplir les quotas fixés, et ce depuis plusieurs mois.
Ce qui est sûr en revanche, c’est que cette décision constitue un échec pour les États-Unis qui, dans un mois, abordent les élections de mi-mandat et où le prix du pétrole est décisif pour convaincre l’électorat. Or, récemment, Joe Biden avait fait le déplacement pour convaincre le prince héritier d’Arabie Saoudite, Mohamed ben Salmane, de maintenir sa production de pétrole. Échec et mat donc. Les USA n’ont d’ailleurs pas tardé à commenter la décision de l’OPEP+ : « à l’heure où il est d’une importance cruciale de maintenir l’offre mondiale d’énergie, cette décision pénalisera en premier lieu les pays à revenus faibles et moyens qui subissent déjà les effets de la hausse des prix de l’énergie. »
Au-delà des préoccupations américaines, que peut-on attendre de cette décision ? Probablement une hausse des prix des carburants à la pompe d’ici quelques semaines, probablement autour du mois de novembre, en tous cas si les traders en hydrocarbures mordent à l’hameçon de l’OPEP+.
Comme déjà évoqué à de nombreuses reprises, il faudra s’habituer aux prix élevés du pétrole dans les mois qui viennent, d’autant plus que l’OPEP+ a décidé de prolonger sa collaboration jusqu’à fin 2023 en se concertant tous les deux mois. La prochaine réunion aura lieu le 4 décembre 2022. En attendant, les automobilistes n’ont qu’à s’adapter…
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