L’OPEP+, c’est cette organisation des pays producteurs de pétrole qui peut faire la pluie et le beau temps sur les cours du brut. Il faut dire que l’organisation est puissante puisqu’elle compte l’Arabie saoudite, mais aussi la Russie qui compte à elle seule pour près de 10% de la production mondiale.
Récemment, face à l’envolée des cours et aux pressions des pays occidentaux, l’OPEP+ a accepté d’augmenter très légèrement sa production de brut quotidienne afin de stabiliser les prix. L’organisation a ainsi promis d’augmenter dès septembre 2022 sa production de 100.000 barils par jour. Une paille car les mois précédents, celle-ci avait augmenté sa production de 400.000 puis 650.000 barils par jour.
Une baisse à enrayer
Suite à la guerre en Ukraine, les cours se sont évidemment envolés. Mais depuis quelques semaines, ceux-ci ont retrouvé des niveaux acceptables, repassant sous les 100 dollars le baril en raison notamment des perspectives de récession dans les pays occidentaux, mais aussi d’un nouveau ralentissement économique en Chine qui fait forcément baisser la demande.
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C’est dans ce contexte que le ministre saoudien de l’Énergie, Abdelaziz bin Salmane, a déclaré que « la volatilité et la faible liquidité envoient des signaux erronés aux marchés à un moment où l’on a besoin le plus de clarté ». En clair, celui-ci indique que la volatilité actuelle laissait présager de manière prématurée un ralentissement économique important qui justifierait à lui seul une baisse de production de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole.
Abdelaziz bin Salmane a encore expliqué que « le cercle vicieux » dans lequel était plongé le marché était « amplifié par un flux d’histoires infondées » portant sur « une destruction de la demande, des nouvelles sur un retour de grands volumes d’offre, et l’ambiguïté et l’incertitude sur les impacts potentiels des plafonds de prix, des embargos et des sanctions ».
En clair, pour anticiper un risque de réduction de ses revenus (élevés) sur le pétrole, l’OPEP+ serait capable de réduire anticipativement sa production afin de maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé, et ce malgré la récession qui se profile dans le monde. L’homme a aussi rappelé que, forts de prises passées, les pays qui composent l’organisation étaient « plus soudés que jamais ». Ce qui signifie donc une alliance avec la Russie pour conserver des tarifs élevés et rémunérateurs.
Trop tard ?
On peut se poser la question de ces déclarations qui, en première lecture, viserait à faire payer les pays fortement consommateurs, comme l’Europe ou les États-Unis. Cela dit, malgré ces menaces, il y a peu de chances de l’OPEP+ puisse tenter de maintenir les cours du pétrole à un niveau élevé. Car selon Andy Lipow, de Lipow Oil Associates interrogé par La Libre Belgique, « l’Europe est sur la voie de la récession et l’impact économique va se ressentir à travers le monde ».
Un nouveau recul économique se profile et rien n’y fera pour que les prix du pétrole restent élevés. Reste que l’Euro ne cesse de ployer face au dollar (unique monnaie d’échange pour le pétrole), ce qui n’est pas de bon augure pour contrer l’inflation dans nos régions.
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