Depuis un an et demi (ce qui équivaut à la reprise économique post-Covid) et plus particulièrement encore depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix de l’énergie ont flambé partout dans le monde. Chez nous comme chez nos voisins, le litre d’essence et de Diesel ont atteint des niveaux records à la pompe dépassant allègrement la barre des 2 euros/litre.
Dans ce contexte, les gouvernements sont majoritairement intervenus pour soutenir le pouvoir d’achat de leur population et certains plus que d’autres. Si en Belgique, l’intervention de l’État s’est bornée à une réduction forfaitaire des accises sur le litre de carburant (-17,5 eurocents), en France les réductions ont été plus importantes, d’une part avec la réduction octroyée par le gouvernement Macron et, d’autre part, parce que le pétrolier national, TotalÉnergies, a offert des ristournes allant jusqu’à 20 eurocents du litre. Bien entendu, la démarche n’était pas vraiment d’aider les automobilistes, mais plutôt de faire pression sur l’État français pour que celui-ci ne décide pas de taxer les superprofits des pétroliers.
Même stratégie en 2023
Manifestement, TotalÉnergies a entendu le nouvel appel du pied du Président Macron qui invitait à « un petit geste » afin de limiter les nouveaux risques d’explosion des prix à la pompe en raison des tensions sur les marchés et de l’interdiction d’exportation du brut et des produits raffinés russes.
De ce fait, TotalÉnergies a annoncé un plafonnement à 2 euros maximum du litre, et ce pour toute l’année 2023. Si les prix venaient à nouveau à exploser, les automobilistes français ont donc l’assurance de ne jamais payer plus dans le réseau du pétrolier. Patrick Pouyanné, PDG de TotalEnergies a déclaré que « la mesure que nous annonçons, c’est que dans toutes les stations de, en 2023 le Diesel et l’essence ne dépasseront pas 1,99 euro. »
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Prix en baisse aussi en Belgique ?
Selon TotalEnergies, cette mesure devrait avoir un effet immédiat, car les prix devraient baisser dans 4 stations sur 10 dès ce 1er mars 2023. Si la ristourne octroyée en 2022 dans les stations du groupe avait coûté 600 millions d’euros, on ignore évidemment quel sera l’impact de ce plafonnement, car il dépendra de l’évolution du baril sur les marchés.
Quid de la Belgique ? TotalEnergies n’a rien annoncé pour notre territoire et il y a fort à parier qu’il ne se passera rien, comme cela avait été le cas pour la ristourne précédente. TotalEnergies est un groupe français et il ne se préoccupe donc que de ses intérêts en France. Et même si la taxation des superprofits des pétroliers a été approuvée à la Chambre – elle devrait rapporter 4,7 milliards d’euros au gouvernement –, la position de TotalEnergies ne devrait pas changer. Car rien ne dit que cette taxation interviendra, deux petits distributeurs belges de produits pétroliers (Gilops Group et Van Raak) ayant saisi la Cour constitutionnelle pour annuler cette décision.
En attendant que ces deux-là obtiennent éventuellement gain de cause, TotalEnergies n’a pas intérêt à bouger. Et si d’aventure les prix explosaient à nouveau, il est certain que de nombreux Belges recommenceraient à faire leurs courses – et leur plein – outre Quiévrain.
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