L’intelligence artificielle va profondément modifier nos manières de travailler. Elle s’infiltre déjà dans les processus de nombreuses entreprises, mais aussi dans les pratiques des gouvernements qui s’en servent pour mieux repérer les fraudes à l’impôt ou les automobilistes qui roulent trop vite ou ne sont pas en règle (contrôle technique, assurance, etc.). Dans de nombreux endroits, les caméras ANPR voient leurs compétences renforcées grâce à des logiciels dopés à l’IA. C’est d’ailleurs grâce à cette évolution qu’elles pourront bientôt débusquer l’usage du téléphone portable au volant.
Cela dit, d’autres applications routières se développent aussi grâce à l’IA. Et pour une fois, ce n’est pas pour réprimer. Ainsi, en Espagne, les autoroutes sont limitées à 120 km/h, comme en Belgique. Mais cela va changer. En effet, les autorités envisagent de moduler la vitesse et de permettre aux automobilistes de rouler à 150 km/h, moyennant certaines conditions.
L’IA comme juge
L’idée est simple : grâce à un pilotage par IA, les caméras de surveillance du trafic seraient en capacité de déterminer si oui ou non les conditions de sécurité sont réunies pour autoriser une vitesse plus rapide. 150 km/h donc. Un projet d’évaluation est déjà en cours, notamment sur l’autoroute AP-7 près de Gérone où une IA analyse en temps réel une série de paramètres : les conditions météo, la densité du trafic, la visibilité, etc. Et lorsque les conditions sont réunies, le système agit alors sur les panneaux de limitations dynamiques et relève la vitesse maxi à 150 km/h.
On peut se poser la question d’une telle mesure à une époque où la pollution est aussi dans le collimateur des autorités. Car rouler à 150 km/h fait aussi augmenter la consommation, donc les rejets. Cela dit, le gouvernement espagnol estime que relever la vitesse à 150 km/h contribue à la fluidité du trafic et au retard des embouteillages, ce qui possède aussi un impact positif sur la pollution.
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En Belgique aussi ?
Faut-il se réjouir de cette approche ? Difficile à dire, car il ne faut pas non plus oublier le contexte d’électrification galopant et la réalité : les automobilistes qui se déplacent en voitures électriques roulent moins vite, car les vitesses élevées dégradent évidemment très rapidement la capacité de la batterie. De ce strict point de vue, on ne risque pas de voir beaucoup de ces véhicules roulent à ces vitesses.
Peut-on s’attendre à ce que cette réflexion atteigne la Belgique ? Jusqu’ici, l’Espagne est le seul pays à expérimenter cette approche. Et il y a peu de chance que cela se produise chez nous. Pourquoi ? Parce que nos conditions de trafic sont nettement plus complexes avec une plus grande densité de véhicules. En outre, les autoroutes à trois bandes ne sont pas systématiques et, enfin, il faut compter aussi avec des routes en très mauvais état. Rien qu’avec ce dernier paramètre, l’IA allumera certainement tous les voyants au rouge et il ne serait pas étonnant qu’elle réduise encore la vitesse maximale sur nos autoroutes...
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