Les pires ventes depuis 15 ans : voilà comment l’état de santé du marché automobile russe au cours de ce mois de mars 2022. Selon des chiffres publiés par l’organisme russe Association of European Business (AEB), le marché des voitures neuves a plongé de 62,9% le mois dernier et par rapport à la même période en 2021.
La Russie n’a en effet écoulé que 55.129 voitures neuves en mars, un résultat qui correspond à la moitié des ventes de février (114.349 voitures) dont la fin de mois a été marquée par le début de la guerre en Ukraine (24 février).
Cette baisse est d’autant plus spectaculaire que le marché automobile russe n’était déjà pas au mieux de sa forme, touché lui aussi par les pénuries de composants (semi-conducteurs) et de matières premières. Selon Azat Timerkhanov, expert au cabinet Autostat et cité par Bloomberg, le niveau des ventes de véhicules en mars 2022 est parmi les pires des 15 dernières années.
Les sanctions responsables
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Ce contexte est naturellement dû aux sanctions économiques prises à l’encontre de la Russie par les pays occidentaux. De nombreuses marques étrangères ont en effet suspendu leurs livraisons, voire leur activité sur le sol russe. C’est le cas de Toyota, Volkswagen, Ford, Volvo, Stellantis et d’un certain nombre de marques de luxe comme Ferrari, Porsche ou Mercedes.
Naturellement, cet exode n’a pas pu être compensé par les marques locales et ce ne sera pas possible, car elles souffrent elles aussi des sanctions en étant confrontées à des pénuries de composants.
Les prix explosent
Bloomberg rapport qu’avec la chute du rouble et la rareté des voitures sur le marché, les prix des automobiles ont explosé. Ils auraient en effet grimpé en mars 2022 de quelque 40% ! Et cela vaut aussi pour les voitures d’occasion, lesquelles sont évidemment prisées dans cette situation de pénurie.
Les observateurs se demandent aussi ce que feront les Chinois. Livreront-ils des voitures en Russie pour compenser le départ des marques occidentales ? Actuellement, il n’y a pas encore de mouvement de ce côté-là, mais de nombreux Russes commencent à aller chercher leur automobile dans des pays voisins « non hostiles » comme au Kazakhstan par exemple. Le problème, c’est que la situation semble partie pour durer. L’économie russe devrait d’ailleurs s’enfoncer dans une période de récession avec un recul 10% dans un premier temps.
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