La bataille pour la voiture électrique ne fait que commencer. Et elle est déjà intense. Car la transition qui est déjà effective en Chine et programmée en Europe ou aux États-Unis attire toutes les convoitises des grands constructeurs mondiaux.
Cela dit, là aussi, il y a des changements, car en quelques années seulement, les constructeurs chinois sont sortis de l’ombre et ce sont désormais eux à qui rien ne semble résister. Les constructeurs européens, aussi luxueux soient-ils, perdent progressivement du terrain, sans que la tendance ne puisse (encore) s’inverser.
Dans ce contexte, le marché automobile européen a vu débarquer de nombreuses marques chinoises dont les voitures électriques sont sensiblement moins chères que les autres grâce notamment à un processus d’industrialisation totalement maîtrisé. Mais pas que. En effet, les constructeurs chinois maîtrisent aussi l’entièreté de la chaîne de valeurs de la voiture électrique : ils exploitent des mines, traitent les matières premières, construisent et innovent pour les batteries, etc.
Jusqu’à 24 milliards par an
Selon une étude d’Allianz Trade (assurance-crédit), cette bataille pourrait coûter très cher à l’Europe. En effet, nos constructeurs pourraient perdre très gros et même jusqu’à 24 milliards d’euros par an d’ici 2030 !
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Pourquoi ? Tout simplement parce que même si les ventes de voitures électriques augmentent chaque année (4,4 millions en 2022), elles restent encore relativement faibles (12% des ventes l’an dernier sur le vieux Continent). Ce qui signifie que, face à une (plus que) potentielle domination chinoise dans ce secteur, les constructeurs occidentaux pourraient perdre très gros en voyant leurs ventes s’effondrer.
Allianz Trade considère la situation suffisamment alarmante pour parler de menace sur l’industrie automobile européenne. Car la Chine a anticipé le changement – et l’a provoqué aussi en partie du fait de sa population de plus de 1,4 milliard d’individus.
Or, aujourd’hui, les marques chinoises représentent 80% des ventes de voitures électriques en Chine. Et leur part de marché ne cesse de croître ce qui a permis à la balance commerciale automobile chinoise de passer d’un déficit de 31 milliards de dollars à un excédent de 7 milliards de dollars. Retournement de situation.
Réagir ou pas ?
L’avance chinoise menace donc nos constructeurs qui perdent non seulement des parts de marché en Chine, mais aussi sur leurs marchés historiques et nationaux. Selon les projections faites par Allianz Trade, si les voitures électriques chinoises s’adjugeaient 10% du marché européen d’ici 2030, le coût pour l’industrie automobile européenne atteindrait 24,2 milliards d’euros (de perte) par an.
Va-t-on vers une nouvelle catastrophe industrielle et, forcément, sociale ? Il ne faut pas l’exclure, même si l’Europe pourrait prendre des mesures similaires à celles prises outre-Atlantique (IRA) afin que les constructeurs chinois fabriquent leurs automobiles ici et donc (re)créent l’emploi perdu. Cela dit, cette manière de faire ferait automatiquement augmenter les prix des voitures chinoises vendues chez nous, ce que les consommateurs ne souhaitent probablement pas.
Pour éviter ce scénario, il faudrait une vision européenne commune et coordonnée. Est-ce possible ? Rien n’est moins sûr, car, historiquement, les cas d’accords et de bonne entente se comptent sur les doigts d’une main…
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