On en parle très régulièrement : le nombre de points de recharge publics pour les voitures électriques est insuffisant et les autorités peinent à combler leur retard dans cette matière, surtout dans un contexte de transition vers la voiture électrique où les ventes augmentent rapidement.
La situation pousse d’ailleurs certains à faire preuve d’imagination et notamment les possesseurs de bornes de recharge à domicile qui mettent celles-ci à disposition des autres automobilistes moyennant paiement. En France par exemple, Renault propose déjà une application de partage pour ses bornes de recharge (pluginn) qui permet de localiser et de réserver des bornes privées.
En Belgique aussi
Selon Sud Presse, la pratique serait de plus en plus répandue en Belgique aussi. Et ce sont les installateurs qui proposent cela à leurs clients, histoire que ces derniers puissent plus rapidement amortir leur investissement, voir le rentabiliser complètement. À Woluwe-Saint-Lambert, une conseillère communale MR a même proposé de créer une sorte de Airbnb de la borne de recharge. Une solution de bon sens qui évite de mobiliser des espaces publics.
Cela dit, toute la question est de savoir si cette pratique est légale ? Et oui, elle l’est ! C’est en tout cas la réponse donnée par la CWAPE, la Commission wallonne pour l’énergie, qui confirme que ces recharges au bénéfice de tiers sont possibles et qu’aucune loi n’interdit cette revente d’électricité. Un fait que le SPF Économie ne semble pas réfuter, même s’il semble exister une forme de vide juridique, car personne ne semble oser se prononcer définitivement.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Un vide juridique intéressant
EV Belgium, la Fédération de la mobilité zéro émission, appuie également l’inexistence de cadre légal à la pratique à nos confrères de Sud Presse. Mais pour EV Belgium, cette pratique resterait malgré tout plutôt marginale. Pourtant, l’opération est techniquement simple : il suffit d’être équipé d’une borne intelligente fonctionnant avec une carte ou un badge, ce qui permet de différencier les utilisateurs.
Cela dit, il faut souligner que l’absence de législation ne met donc pas à l’abri les « fournisseurs » de ces bornes ou les bénéficiaires. Quelles seront les prescriptions en cas de dégâts ou de dysfonctionnement ? Personne ne peut le dire. Quant au prix, c’est au propriétaire de la borne de le fixer. Ce qui signifie donc que s’il se trouve dans un endroit perdu, rien ne l’empêche de pratiquer des prix prohibitifs sans que personne ne puisse trouver à y redire. En outre, malgré le fait qu’un particulier commercialise de l’électricité, il ne sera pas soumis à la TVA et ne devra pas respecter les normes techniques auxquelles sont soumis les professionnels. En outre, les particuliers qui possèdent une borne connectée et alimentée par de l’énergie verte peuvent déduire 30 % de la facture de leurs impôts. Une jolie manière d’arrondir ses fins de mois.
Mais qui pourra jeter la pierre aux particuliers qui exploitent ce filon ? Car la Belgique manque aussi de bornes de recharge et, pour satisfaire aux besoins, il faudrait en installer 100 par jour pour atteindre le cap (nécessaire) des 200.000 bornes en 2030. Et on en compte aujourd’hui 36.000 sur le territoire dont seulement 5.000 en Wallonie. Plus que jamais, tant pour les utilisateurs de voitures électriques que pour les autorités, les particuliers pourraient constituer une belle solution. Encore une fois serait-on tenté de dire…
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be