Voitures électriques : des tarifs anarchiques aux bornes publiques

La recharge des voitures électriques constitue un frein pour certains futurs utilisateurs de voitures électriques. Et le problème, c’est que cet argumentaire est aujourd’hui renforcé par la pratique de tarifs anarchiques aux bornes de recharge publiques.

Publié le 7 décembre 2023
Temps de lecture : 4 min

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Voitures électriques : des tarifs anarchiques aux bornes publiques

Le sujet fâche de plus en plus les actuels utilisateurs de voitures électriques autant qu’elle alimente la source des griefs des automobilistes réfractaires à son adoption : les prix pratiqués aux bornes publiques. Selon une enquête de La Dernière Heure, certains utilisateurs se demandent en effet où s’arrêtera l’escalade des tarifs, estimant que la recharge d’une batterie coûtera bientôt plus cher qu’un plein d’essence.

Et ce n’est même pas exagéré, car les tarifs pour certaines bornes dépassent largement les 70 eurocents/kWh. Une personne interrogée a même indiqué avoir payé 60 euros pour régénérer la moitié d’une batterie de Fiat 500e, dont l’autonomie totale est de 220 km. Là, c’est clair qu’on est nettement au-dessus du prix de l’essence ou du Diesel.

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Des prix trop variables

L’analyse menée a montré en effet des tarifs très divergents en fonction de la borne visitée. Par exemple, sur une borne Ionity, c’est le même tarif où que l’on soit en Belgique (73 eurocents pour la connexion et 82 eurocents/kWh consommé. Il semble que les grandes enseignes soient transparentes sur les prix et en tout cas cohérentes puisque c’est ce qui est aussi observé sur les réseaux Fastned (12 eurocents pour la connexion et 73 eurocents/kWh) et Tesla (entre 51 et 58 eurocents/kWh selon l’heure de la journée).

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En revanche, en dehors de ces stations, c’est plutôt l’anarchie des prix. Et la porte ouverte aux arnaques, souligne l’enquête. Dans la région de Namur, sur un même axe, certaines bornes de moindre puissance (11 kW !) que les réseaux cités ci-dessus exigent parfois plus de 2,5 euros pour la connexion et près de 1,2 euro/kWh. Des prix étonnants alors qu’à moins de 5 km de là, une borne plus rapide d’une puissance de 60 kW revient à 60 eurocents la connexion et à 70 eurocents/kWh. Encore un peu plus loin, le coût à une borne de 22 kW est facturé 1,3 euro la session et 95 eurocents/kWh. Cherchez l’erreur…

Un système à changer

Interrogés, les fournisseurs de carte d’accès aux bornes de recharge ne s’étonnent pas de ces différences de tarifs qui s’expliquent que facture se divise en deux : une première partie rémunère l’opérateur de la borne et la seconde la gestionnaire de la carte de recharge. Il y a donc deux « intermédiaires » à rémunérer.

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Le système est ainsi fait : l’opérateur de la borne est en droit de facturer l’utilisation de l’installation, à la fois la connexion, le kWh et même le prix à la minute. Les gestionnaires de bornes sont donc totalement libres de fixer leurs tarifs. Ce problème découlerait de la moindre disponibilité des bornes de recharge par rapport aux stations-service qui se trouvent à tous les coins de rue. Pour plusieurs observateurs, le secteur de la recharge publique doit encore arriver à une certaine maturité, ce qui sera possible d’ici à 5 ans lorsque la voiture électrique sera devenue plus prégnante dans le parc automobile belge.

Et c’est pareil pour les gestionnaires de cartes d’accès qui sont eux aussi totalement libres de facturer ce que bon leur semble. On peut donc avoir aussi des tarifs très différents si on utilise deux cartes différentes – ce qui est parfois encore nécessaire pour s’assurer l’accès aux bornes.

Pas d’intérêt ?

Actuellement, bien que les critiques s’élèvent, elles restent encore discrètes. Et bien plus discrètes d’ailleurs que si ce système existait dans les stations-service. Car la majorité des voitures électriques sont des voitures de société. De ce fait, les utilitaires ne s’intéressent pas trop au coût de la recharge. Mais les gestionnaires de flottes, eux, s’en inquiètent. Et il se pourrait que d’ici peu, ceux-ci exigent de leurs salariés qu’ils se branchent à telle borne plutôt qu’à une autre. Ce qui ne manquerait pas de complexifier encore un peu plus l’utilisation d’une voiture électrique. Quoi qu’il en soit, on attend toujours que les autorités fixent un tarif maximum pour le kWh de recharge comme c’est le cas pour le carburant. Mais on ne voit toujours rien venir…

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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