Ce n’est plus à une chute, mais à une véritable descente aux enfers à laquelle les constructeurs automobiles sont confrontés. Déjà catastrophiques en Belgique depuis le début de l’année, les ventes de voitures neuves continuent en effet de s’effondrer partout en Europe.
L’ACEA (l’Association des Constructeurs Automobiles européens) vient de communiquer ses chiffres et ils ne sont vraiment pas bons : avec 719.465 unités écoulées dans l’Union, les constructeurs ont connu cette année le pire mois de février depuis le début les statistiques en 1990. Concrètement, les ventes ont baissé de 6,7 % par rapport à février 2021 qui était déjà un mois catastrophique.
Quels pays ?
Ce sont manifestement la France et l’Italie qui sont les plus touchés avec des baisses de respectivement -13 % et -22,6 %. Cela dit, la Belgique figure en bonne place dans ce malheureux peloton tout comme la Pologne (-11,9 % et -11,2 %). L’Allemagne et l’Espagne tirent par contre leur épingle du jeu avec des progressions de +3,2 et + 6,6% sur l’année écoulée. Désormais sortie de l’Europe, la Grande-Bretagne poursuit – à contre-courant – son redressement avec une croissance de 15% des ventes.
Naturellement, les causes de cette situation sont bien connues : ce sont évidemment les multiples pénuries qui freinent – voire stoppent totalement dans certains cas – la production de voitures neuves. Il y a bien entendu les puces électroniques, mais il y a désormais aussi les câblages ou faisceaux électriques dont une bonne part est (étaient) produite en Ukraine.
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Jusqu’ici, l’ACEA envisageait une stabilisation dans les pénuries autour du deuxième semestre de 2022. Mais avec la guerre en Ukraine, ce pronostic a toutes les chances de voler en éclats et certains experts indiquent déjà qu’un retour à la normale ne serait pas envisageable avant 2024, si toutefois le conflit Ukraine-Russie ne s’envenime pas. Il est en outre clair dans ce contexte que le passage à la voiture électrique sera clairement retardé puisqu’il sera impossible aux constructeurs de délivrer le volume de voitures nécessaire pour assurer le respect du calendrier de la transition.
Notons encore que de grands groupes automobiles sont aussi dans le rouge. Volkswagen par exemple a enregistré en février une baisse de 11,5 % de ses ventes, une diminution qui touche surtout Skoda. Le géant Stellantis est encore plus touché avec -19,5%, des baisses qui sont surtout visibles chez les marques Peugeot et Fiat.
Le groupe Renault recule, lui, de 4 %, une baisse légère qui s’explique par les bons chiffres de sa vache à lait, Dacia. Finalement, il n’y a guère que les marques asiatiques qui continuent de progresser : Hyundai-Kia avec + 1,3 % et Toyota avec + 3,1 %. BMW sauve les meubles avec une baisse de -1,5 % et Mercedes tient la tête tout juste hors de l’eau (+1,1 %).
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