Depuis le samedi 6 janvier, des dizaines de communes de Flandre ont perdu jusqu’à la moitié de leurs arrêts de bus. Ce changement s’inscrit dans la réforme entamée par De Lijn il y a déjà plusieurs mois et qui vise à améliorer les services entre les centres résidentiels et les autres grands centres en rendant les transports en commun plus rapides. Ceux qui se rendent en banlieue ou dans des zones plus éloignées devront en outre faire appel à ce qu’on appelle des « transports flexibles », c’est-à-dire qu’ils devront appeler pour obtenir un service si nécessaire combiné (bus, voiture partagée, vélos, trottinettes, etc.)
Avec la suppression de milliers d’arrêts de bus, De Lijn entame la deuxième phase de cette réforme. Concrètement, dans les communes plus éloignées, le nombre d’arrêts va être réduit de 40 à 50% en fonction des lieux et les arrêts qui seront conservés seront donc « flexibles », dans le sens où ils seront « à la demande » et nécessitent donc une réservation préalable.
6.100 arrêts de moins
Au total, dans toute la Flandre, ce sont 6.100 arrêts de bus qui seront supprimés. En contrepartie, 2.300 points d’embarquement seront ajoutés selon De Tijd. Ce qui signifie donc la disparition nette de 3.800 arrêts alors que De Lijn évoquait précédemment la perte de 3.200 arrêts.
Certaines régions seront plus touchées que d’autres, notamment la Flandre-Occidentale, le Limbourg et de nombreuses communes des Ardennes flamandes. Selon l’analyse de De Tijd, 30 communes perdront plus d’un tiers du nombre de points d’embarquement et dans 15 localités, la différence atteindra plus de 40%. La commune de Zele sera la plus touchée avec 51 arrêts supprimés sur 73. En seconde position, ce sera Laakdal où le nombre d’arrêts sera réduit de moitié.
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Plus de flexibilité, vraiment ?
De Lijn avance que le nouveau dispositif permettra plus de flexibilité. Car pour la majorité de ces arrêts, les bus ne s’arrêteront que sur demande, une demande qu’il est possible d’effectuer de 30 jours à 30 minutes avant le départ, soit en ligne, soit par téléphone. Les souscripteurs recevront alors un créneau horaire et une confirmation de prise en charge.
L’objectif est-il toutefois de rendre les transports en commun plus flexible et, surtout, plus concurrentiel que l’automobile particulière. Car le fait de devoir réserver semble plutôt constituer un frein plutôt qu’un avantage puisque cela nécessite une opération et une anticipation, ce qui n’était pas le cas aujourd’hui. Il semble évident que c’est en étendant l’offre et la fréquence que l’on pourra convaincre le public d’utiliser les transports en commun et pas en ajoutant des contraintes supplémentaires ou en faisant planer la peur de ne pas pouvoir profiter d’un arrêt près de chez soi. Mais évidemment, cette disponibilité a un coût qui justement présente un problème pour De Lijn puisque, comme l’a indiqué Ann Schoubs, PDG de De Lijn, l’entreprise n’a reçu aucun financement supplémentaire de la part du gouvernement flamand pour élaborer les plans de transport.
Le chaos et des plaintes ?
De nombreuses critiques s’élèvent déjà à l’encontre de ces mesures. L’organisme TrainTramBus défenderesse des transports en commun s’attend déjà à un tsunami de plaintes ainsi qu’à un vrai chaos. Pour calmer les esprits, De Lijn et la ministre de la Mobilité flamande, Lydia Peeters (Opel VLD), ont déjà promis une évaluation rapide. Mais on imagine qu’aucun retour en arrière n’est envisageable. Dès lors, à quoi bon ? Voilà en tous cas qui ne convaincra pas les automobilistes de renoncer à leur voiture…
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