Récemment menacé de mort suite au projet de réforme de la fiscalité automobile, le ministre wallon de la Mobilité, Philippe Henry (Ecolo) est toujours sous protection policière, et il tient sa ligne comme il l’a exprimé dans une longue interview donnée à La Libre Belgique.
Dans le contexte actuel d’explosion des prix et de sécheresse, l’homme qui est aussi vice-président mobidu gouvernement wallon en charge du Climat, de l’Énergie, de la Mobilité et des Infrastructures indique qu’il compte tenir ses objectifs qu’il qualifie d’ambitieux en matière de transition énergétique. Et bien entendu, qui parle de transition parle aussi de mobilité.
Réduire la part de la voiture d’un tiers
L’objectif de Philippe Henry est notamment de réduire d’un tiers d’ici 2030 la part des déplacements individuels en voiture. Le ministre indique qu’il a opté pour la manière douce qui consiste à laisser le choix aux intéressés. Il constate par ailleurs que la société change d’elle-même dans le sens où, depuis la covid, les mobilités alternatives ont le vent en poupe.
Beaucoup de citoyens optent ainsi pour le vélo, mais ce mode de mobilité est aussi concerné par d’importantes pénuries. C’est le fait d’un marché globalisé, mais aussi monopolistique pour certaines pièces comme les dérailleurs par exemple. Une opportunité de re localisation ? Le ministre n’est pas contre, mais il avoue que c’est lent et que les pouvoirs publics ont besoin de la mobilisation des entreprises.
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La voiture électrique
Par contre, la transition vers la voiture électrique n’est pas une solution. Pour Philippe Henry, il ne faut en effet pas remplacer les voitures thermiques par des voitures électriques, mais bien réduire le nombre d’automobiles en circulation en proposant des alternatives. Pour le ministre, il s’agit de promouvoir la voiture partagée, les transports en commun.
Le ministre reconnaît évidemment qu’en milieu rural, les alternatives sont plus complexes à mettre en œuvre. Selon lui, il faut malgré tout parvenir à combiner une série de moyens de transport alternatifs. Ses exemples : combiner le vélo, la marche, le bus ou le train. Très bien sauf que le ministre n’a pas l’air de prendre en considération la réalité des gens.
Car tout le monde n’a pas l’opportunité de passer 2 ou 3 heures par jour dans les transports, notamment les familles avec des enfants en bas âge ou lorsqu’on travaille à deux, tout simplement. Il est surprenant de constater à quel point certains dirigeants demandent à la population d’adopter leur quotidien et leur engagement politique, et ce sans proposer d’autres choses que ce qui existe déjà. Où est la créativité ? Où est l’ambition ?
Le réseau routier et les camions
Le ministre indique qu’il faut aussi réduire le nombre de camions qui transitent sur nos routes. Pour réduire les émissions, cela est évident, mais aussi pour éviter trop de dégradations au réseau routier. Le ministre veut développer le transport par voie d’eau et le ferroviaire au niveau fédéral, ce qui est très bien. Mais à l’heure du commerce en ligne, on se demande où sont les hubs logistiques qui permettraient d’acheminer les marchandises avec une certaine efficacité ? Pour éviter la dégradation des routes par les poids lourds, Philippe Henry travaille actuellement à un projet de dispositifs de pesage dynamiques qui permettrait de verbaliser automatiquement les camions en infraction.
Les vraies questions semblent rester en suspens : comment soutenir la transition vers la voiture électrique (sans doute pas avec le projet de nouvelle fiscalité) ? Quelle nouvelle offre de transport alternatif ? Quel soutien financier pour passer plus de temps dans ces transports alternatifs ? Il semble bien en effet que le volet d’accompagnement à la transition des citoyens soit nettement délaissé au profit de principes généraux qui ne sont pas coulés dans un plan d’action concret et d’investissements sur le long terme. Dommage.
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