En 2023, 483 personnes sont décédées suite à un accident de la circulation en Belgique. C’est 37 de moins qu’en 2022 (520 morts) et nettement mieux que les 740 décès recensés en 2015. Si l’on exclut l’année 2020 qui n’était pas représentative en raison des confinements, le résultat de 2023 est le meilleur jamais enregistré. Cela dit, tout n’est pas parfait, car ce sont encore neuf personnes en moyenne qui meurent chaque semaine. Ça reste beaucoup trop, comme le révèle le dernier baromètre de la sécurité routière de l’Institut VIAS, basé sur les chiffres de la police fédérale.
Plus de morts les soirs de semaine
Si l’on examine les chiffres en détail, certaines tendances ressortent. Parmi celles qui inquiètent, il faut le nombre de décès enregistrés les soirs de semaine : ce nombre a presque doublé en un an – 69 morts sur les routes en 2023 contre 36 en 2022. Par contre, le nombre de décès enregistrés sur les routes les nuits de week-end a chuté de 78 à 64 au cours de la même période.
On peut se demander pourquoi un tel phénomène se produit ? Près de quatre accidents mortels sur dix (38 %) se produisent en effet dans la nuit du jeudi au vendredi. Au lieu de 11 accidents en 2022, on en a recensé 25 en 2023. VIAS souligne que le jeudi est souvent une nuit de fête. Il y a par exemple les afterworks, sachant qu’une vaste frange des salariés reste en télétravail le vendredi. La détente commence donc déjà le jeudi soir. Il ne faut pas négliger l’influence du travail à domicile sur les comportements. VIAS est donc d’avis de renforcer les contrôles le jeudi soir, notamment pour détecter la conduite sous l’influence de l’alcool et de drogues.
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Plus de danger pour les cyclistes ?
Une autre tendance négative à épingler tient dans l’augmentation du nombre de décès de cyclistes, en particulier en Flandre : s’il y en a eu 73 en 2022, ils ont été 84 à succomber en 2023, soit le résultat le plus élevé de ces 20 dernières années. Ce constat vaut tant pour les vélos traditionnels (de 38 à 43) que pour les vélos électriques (de 35 à 41 décès). Et l’augmentation s’enregistre surtout en Flandre. Et, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce n’est pas toujours la faute d’un autre usager de la route. En effet, sur les 84 décès de cyclistes répertoriés en Flandre l’an dernier, 23 ont été tuées dans un accident sans tiers.
Faire du vélo serait-il devenu plus dangereux ? Au contraire. En fait non. Car même si la pratique du vélo a beaucoup augmenté ces dernières années, le risque par kilomètre parcouru continue de diminuer. En Wallonie, le nombre de décès de cyclistes est passé de 18 à 12, à Bruxelles de 4 à 0.
Des résultats encourageants
Globalement, le ministre fédéral de la Mobilité, Georges Gilkinet (Ecolo), se réjouit de ces résultats : « Jamais il n’y a eu aussi peu de morts et de blessés sur nos routes. Même si chaque victime reste une victime de trop, je ne peux que me réjouir de ces résultats encourageants. Cette tendance à la baisse montre qu’en matière de sécurité routière, il n’y a pas de place pour l’improvisation, le hasard ou, pire, l’autosatisfaction. Bien au contraire. Je resterai engagé dans la lutte contre l’insécurité routière tant les conséquences peuvent être dramatiques pour les victimes elles-mêmes et leurs familles. Je souhaite travailler avec le ministre de la Justice pour mettre en place un nouveau dispositif contre les récidivistes de la conduite dangereuse. »
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