Le nombre de retraits de permis de conduire par la police ne cesse d’augmenter. Le phénomène étonne évidemment, car les moyens de répression ont été considérablement augmentés et, en théorie, les automobilistes devraient faire plus attention. Cela dit, les punitions qui suivent les infractions sont elles aussi plus dures que précédemment.
Mais ce qui étonne le plus VIAS, c’est la différence nord-sud et en l’occurrence le fait qu’on retire bien plus de permis de conduire au sud du pays qu’au nord. Ainsi, en 2022, la police a procédé à 7.904 retraits de permis en Wallonie, contre « seulement » 4.640 en Flandre. C’est une sacrée différence, d’autant que la Flandre est aussi plus peuplée.
Le double
Or ces chiffres sont évidemment fiables, car ils sont communiqués par le ministère de l’Intérieur. Et ils corroborent par ailleurs ce qui avait déjà été observé en 2021, année qui avait été caractérisée par deux fois plus de retraits de permis en Wallonie. À Bruxelles, on enregistre aussi une augmentation d’environ 10% : 986 retraits en 2022 contre 883 en 2021.
On pourrait se demander pourquoi cette différence entre le nord et le sud existe ? Devant le Parlement, la ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) a expliqué que le retrait de permis immédiat est effectué que lorsque le contrevenant est intercepté, notamment en cas de consommation d’alcool, mais moins lors des excès de vitesse – car cela suppose alors la mise en place d’un dispositif.
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L’alcool ?
Du côté de VIAS, l’analyse est plus hésitante, car cela reviendrait à dire que les automobilistes wallons sont plus « chargés » que les flamands. Or, les chiffres issus des accidents montrent que les taux d’alcool relevés lors des sinistres sont quasiment identiques en Flandre et en Wallonie. Alors quoi ?
D’autres indicateurs ne vont pas non plus dans le bon sens pour les Wallons. En effet, les résultats de la campagne BOB de l’hiver dernier (2023-2024) montrent que 2,25% des Wallons contrôlés avaient trop bu contre 1,29% des automobilistes flamands. Pendant cette période, les retraits de permis au sud du pays suite à un accident (et où une consommation d’alcool a été détectée) se sont chiffrés à 268 en Wallonie contre 187 en Flandre. Certes, il s’agit d’une période particulière dans l’année et ces chiffres ne couvrent que deux mois, mais les faits sont là.
Les autres infractions
Cela signifie-t-il que les conducteurs wallons sont plus dangereux que les flamands ? En fait, il faut relativiser. En effet, au cours de l’année 2022, 4.812 conducteurs wallons ont été verbalisés en raison d’un permis de conduire non valable contre 7.961 automobilistes en Flandre. En outre, la police a constaté en 2022 que 3.634 conducteurs continuaient de rouler après une déchéance du droit de conduite, contre 1.651 en Wallonie et 379 à Bruxelles.
Égalité dès lors ? Pas vraiment, car on sait ô combien les contrôles des personnes qui tombent sous le coup d’une déchéance du droit de conduire est complexes et, à l’heure actuelle, inefficaces. Les autorités pensent à utiliser les caméras ANPR à ses fins, voir à couple le démarreur de la voiture à une autorisation électronique liée à la détention du permis. Ce qui reste surtout dommage, c’est que le nombre d’infractions ne diminue pas, ni au nord, ni au sud du pays.
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