La distraction au volant est responsable de nombreux accidents. C’est un phénomène qui va grandissant et sa cause est assez facile à identifier : l’usage du téléphone portable au volant. Selon les estimations, une cinquantaine de personnes décèdent chaque année suite à de la distraction tandis que 4.500 blessés sont à déplorer. Ce volume compte pour 10% du total des blessés et tués sur nos routes.
Selon VIAS interrogé par La Dernière Heure, les choses ont encore empiré ces dernières années. En effet, auparavant, les téléphones à touches permettaient d’écrire un message sans nécessairement regarder l’appareil. Or, avec les écrans tactiles des smartphones d’aujourd’hui, ce n’est plus le cas : il faut regarder ce que l’on fait tandis que ces téléphones permettent aussi d’accomplir d’autres tâches, comme surfer sur le net, regarder des vidéos, etc.
De tâche principale à tâche secondaire
Le problème selon VIAS, c’est que lorsqu’on manipule son téléphone, le cerveau détermine d’office cette tâche comme principale. La conduite devient donc secondaire. Et dangereuse. Car regarder son téléphone exige plusieurs secondes, ce qui fait de nombreux mètres parcourus sans aucune vision sur la route. Selon les études, lire un message multiplierait le risque d’accident par 6 tandis qu’en écrire décuple ce risque.
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Pour convaincre de cette réalité, VIAS a mené un test avec des journalistes en procédant à deux freinages d’urgence. La première fois, le conducteur était pleinement concentré sur la route tandis que la deuxième, on lui a demandé de regarder une vidéo en conduisant. Résultat : alors qu’il avait fallu 0,39 s dans le premier cas pour réagir, ce temps est passé à 2,6 s tandis que la distance de freinage a été allongée, elle, de 218%, à 51 m au lieu 16 m ! Faites le compte : c’est trois fois plus ! Et encore, car le conducteur a été gentiment prévenu par son passager qu’il était temps de réagir.
Le scénario a été répété avec une manœuvre d’évitement. Et le résultat a là aussi été sans appel avec une violente embardée qui aurait provoqué bien des maux si elle s’était terminée, par exemple, sur un camion. En outre, avec l’effet de surprise, les conducteurs ont tendance à surréagir, ce qui amplifie encore les conséquences d’un accident. Ou le provoque tout simplement…
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