Né en 1979, le Paris-Dakar était au départ un rallye rassemblant de nombreux amateurs passionnés d’aventure qui n’hésitaient pas à s’engager avec des véhicules pour le moins cocasse. C’est le cas de Thierry de Montcorgé, avec Jean-Christophe Pelletier, qui décident lors d’une soirée très arrosée d’aligner une Rolls-Royce lors de l’édition 1981 de l’épreuve. Pour ce faire, c’est la propre Corniche du premier qui sert de base afin de réaliser un moule dans le but de fabriquer une carrosserie en fibre de verre. Celle-ci est posée sur un châssis de 4x4 Toyota HJ45 Land Cruiser.
V8 américain
Si au départ, l’idée d’utiliser un V8 de 6,75 litres de cylindrée est envisagée, cette option est finalement écartée en raison de la fragilité de la mécanique Rolls-Royce. C’est finalement un V8 Chevrolet de 5,7 litres de 350 ch qui est utilisé, associé à une transmission d’origine Toyota. Pour la rendre plus vraie que nature, les concepteurs de cette voiture utilisent l’accastillage d’une vraie « Rolls », tout comme la calandre, les vitrages et le tableau de bord en ronce de noyer : la grande classe !
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Jules, précieux sponsor
Pour financer ce projet, de Montcorgé et Pelletier vont frapper à la porte de Christian Dior dans le but de trouver un généreux sponsor. La direction de la célèbre maison française est séduite par le projet et profite de la mise en lumière de cette voiture et de l’épreuve qui connait un succès grandissant pour le décorer au couleur de son nouveau parfum appelé Jules. Désormais, la belle anglaise est associé à cette fragrance. Fait étonnant, Rolls-Royce a vent du projet et apprécie peu qu’un de ses véhicules soit associé au Paris-Dakar. Heureusement, son célèbre sponsor fera que la marque acceptera d’être représentée dans le désert africain, mais pour une seule fois seulement.
Loin d’être ridicule
Au milieu des 300 véhicules qui prennent le départ du Paris-Dakar 1981, la Rolls-Royce fait forte impression auprès de la presse, mais pas que. En effet, la voiture se révèle être assez rapide et se retrouve un moment classée 13e au général, contre toute attente ! Malheureusement, la voiture connaît des problèmes de direction et les organisateurs du rallye que sa réparation est contraire au règlement. La « Rolls » fini l’épreuve, sans toutefois être classée, ce qui n’est pas grave vu le coup de communication réalisé.
Actualité récente
Capable de rouler à 200 km/h sur la route et à 150 km/h sur le gravier, la Rolls-Royce Jules était très bien préparée pour l’épreuve. Elle n’a pourtant plus jamais couru et a été remisée. Entièrement restaurée il y a quelques années, elle a participé à quelques manifestations historiques depuis. Le 1er décembre dernier, elle a été proposée aux enchères par la maison Aguttes. Toujours présente dans les mémoires de nombreux passionnés du Dakar, elle a finalement changé de main pour presque 597.000 €, après une belle bagarre entre plusieurs enchérisseurs.
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