La semaine dernière, 16 constructeurs automobiles chinois, dont Tesla, signaient un pacte de non-agression sous la supervision des autorités chinoises et ils mettaient ainsi officiellement fin à la guerre des prix déclarée en janvier dernier par Tesla. Le constructeur américain avait ouvert les hostilités afin de faire grimper ses volumes de vente et de production et ainsi prendre de cours des constructeurs plus faibles ou déjà fragilisés, la voiture électrique étant moins rentable que les autres. Du moins pour l’instant.
On s’attendait donc à un retour à la normale avec « un retour à une concurrence saine », avec des tarifs « normaux ». Sauf que le gouvernement chinois vient purement et simplement d’annuler ce pacte. Pourquoi ? Officiellement parce que les autorités chinoises estiment que cette mesure aurait pu favoriser une situation monopolistique.
La vraie raison ?
En réalité, si le gouvernement chinois fait machine arrière, c’est plutôt sous la pression… sociale ! En effet, la transition obligatoire vers la voiture électrique organisée depuis des années par les autorités est en train de se retourner contre elles. Car plusieurs médias chinois rapportent que la signature du pacte a été très mal accueillie par les habitants du pays ainsi que par certains acteurs de l’industrie automobile. Car il faut rappeler que les habitants des campagnes n’ont pas les mêmes moyens que ceux des villes. Un retour à la normale des prix les aurait donc empêchés de pouvoir accéder à la voiture électrique.
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De ce fait, les autorités chinoises conseillent simplement de « maintenir une concurrence loyale ». Le pacte était probablement trop vague pour encourager un monopole et une entente sur la fixation des prix des véhicules électriques au détriment des consommateurs. Et de la consommation.
La guerre recommence
Dans ce contexte, la guerre des prix va recommencer sur le plus grand marché automobile du monde. La preuve avec Volkswagen qui est actuellement en nette perte de vitesse en Chine et qui vient d’annoncer que le prix de son ID.3 passerait à 16.000 euros sur le marché chinois !
Cette situation risque évidemment de mener à des faillites chez les constructeurs automobiles : ceux qui ont les reins moins solides ou des marges plus faibles ne pourront probablement survivre dans ce contexte. Il s’agit d’un cercle vicieux et personne ne pourra prédire où il s’arrêtera. Cette guerre risque-t-elle d’arriver aussi en Europe ? Ce n’est pas impossible, car Mercedes vient de baisser solidement la facture de certains de ses modèles, notamment en France pour les rendre éligibles au bonus écologique (-17.000 euros sur certains EQA et EQB). Car ici, les affaires ne sont pas florissantes pour les constructeurs occidentaux. Ils doivent donc trouver des solutions pour rebasculer vers un modèle de volume qui préserve aussi la rentabilité, un délicat équilibre. À suivre…
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