Depuis janvier 2023, la guerre des prix bat son plein pour les voitures électriques. C’est Tesla qui a lancé cette grande offensive, afin d’essayer d’affaiblir ses rivaux tout en augmentant ses volumes de production pour devenir un des poids lourds du secteur. Car pour s’imposer face aux Chinois, il faut être certes rentable, mais aussi faire du volume. Cette situation a été poussée à son paroxysme, car, au plus fort de la guerre et en additionnant les subsides dans certaines régions du monde, il était même possible d’acquérir une Tesla Model 3 pour moins de 20.000 dollars.
Mais selon Bloomberg, cette situation de guerre des prix est terminée. En effet, Tesla et ses concurrents chinois viennent d’annoncer un accord pour maintenir une concurrence loyale et à éviter les « prix anormaux » sur le marché des véhicules électriques, en tout cas en Chine. Parmi les 16 entreprises cosignataires de ce pacte de non-agression, il faut citer BYD, Nio, Xpeng, Geely, Chery Automotive et Tesla, seule marque étrangère figurant dans cet accord – et la seule à avoir cassé ses prix.
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Le gouvernement chinois inquiet
La guerre des prix avait surpris tout le monde, surtout quand on connaît le coût d’une voiture électrique. Les Chinois ont déjà un peu d’avance sur le processus d’industrialisation, ce qui leur permet de pratiquer des tarifs inférieurs. Mais pas au point de diviser par deux le prix de leurs automobiles sur le long terme, malgré la baisse de la demande dans un contexte de post-crise de la Covid-19. Il y avait donc péril en la demeure.
Source : Bloomberg
Cet accord est en réalité l’initiative du gouvernement chinois qui s’est inquiété de la situation et des dangers sur le long terme d’adopter de telles ristournes et de faire baisser la rentabilité des entreprises – ce qui peut mener à la faillite si celle-ci n’est plus jugée comme solvable. Actuellement, le gouvernement s’est d’ailleurs lancé dans une grande campagne visant à faire adopter les voitures électriques aux populations rurales. Une stabilisation des prix pourrait donc donner davantage confiance aux consommateurs de ces régions qui risqueraient d’attendre des réductions toujours plus importantes.
Quatre règles à suivre
L’accord contient quatre grandes règles qui définissent le cadre de non-agression. Premièrement, il s’agit de respecter les règles du secteur, de réguler les activités de marketing, maintenir une concurrence loyale et ne pas la perturber par des « prix anormaux ». Deuxièmement, les signataires doivent faire preuve de retenue dans leurs méthodes de publicité et de marketing et donc ne pas exagérer ou utiliser l’intox pour gagner des clients.
Troisièmement, ceux-ci doivent aussi œuvrer dans un souci de qualité et améliorer les conditions de vie des produits. Enfin, quatrièmement, il est stipulé qu’il faut promouvoir les valeurs fondamentales du socialisme et, à ces fins, de garantir une croissance régulière, de renforcer la confiance et de prévenir des risques (économiques). Sacré programme ! Reste à voir si toutes ces règles seront bien respectées et si cet accord marque vraiment la fin de la guerre des prix…
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