Récemment, l’annonce d’un projet de fusion entre les Japonais Honda et Nissan a fait couler beaucoup d’encre. Il faut dire que Nissan est en difficulté tandis que la menace chinoise continue de s’intensifier, ce qui poussait alors les deux constructeurs – assez intelligemment du reste – à un rapprochement stratégique qui diminuerait les coûts et augmenterait l’efficacité. C’était l’intention et ça aurait pu donner naissance à un inattendu troisième constructeur mondial avec une valeur de 54 milliards de dollars et une production annuelle de 7,4 millions de véhicules.
Sauf que ce projet avait tourné court. Car début février, le CEO de Nissan, Makoto Uchida, avait coupé à toute perspective de rapprochement, car il estimait que Honda voulait prendre le pouvoir et dominer Nissan.

Changement à la tête
Mais il y a du changement. Avec une perte annuelle anticipée dépassant les 500 millions de dollars, l'entreprise a décidé de remplacer son CEO depuis 2019, Makoto Uchida, par le mexicain Ivan Espinosa. Ce dernier est fort de plus de deux décennies au sein de Nissan et il prendra les rênes du constructeur en avril prochain. Son objectif : redonner à Nissan son éclat d'antan et stabiliser une situation financière précaire.
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Mais qui est Ivan Espinosa ? Et peut-il vraiment redresser Nissan ? L’homme est un passionné d’automobile et tient à mobiliser toutes les équipes mondiales pour remontrer la pente. Belle intention. Mais la situation financière de Nissan est aussi alarmante. Les agences de notation Moody's, Fitch et S&P Global Ratings ont toutes dégradé la note de l'entreprise vers une rentabilité faible. Il y a donc urgence que Nissan renouvelle son portefeuille de produits pour regagner la confiance des consommateurs et des investisseurs.

Un changement et le retour de Honda ?
Mais que va faire Nissan pour justement remonter cette pente ? En fait, plusieurs sources indiquent que Honda serait prêt à reprendre les pourparlers avec Nissan par l’intermédiaire du nouveau CEO. L’objectif : créer absolument des synergies, aussi à travers un partenariat qui inclurait Mitsubishi. Ce qui démontre aussi l’importance de l’urgence. Ou de la menace chinoise... Plus fort, ce partenariat à trois pourrait passer à quatre avec le géant taïwanais Foxxconn qui pourrait apporter ses solutions modulaires en matière de composants véhicules et de semi-conducteurs ultra-efficients.
Quelle faisabilité ?
Le changement de direction chez Nissan pourrait donc être le moteur d’un nouveau partenariat fort. Comme le rappelait feu Sergio Marchionne, ancien PDG du groupe Fiat, il n’y aura de place que pour 5 ou 6 groupes mondiaux à terme. Une vision partagée par l’ancien PDG de Stellantis, Carlos Tavares. Et effectivement, ces regroupements ou consolidations sont de plus en plus concentrés.

Il faudra voir quelle direction adopte le nouveau CEO de Nissan. Théoriquement, le projet de fusion entre Nissan et Honda pourrait reprendre, mais il est aussi clair que Renault qui conserve une participation significative dans Nissan, aura certainement son mot à dire dans le dossier, notamment pour préserver la valeur de sa participation dans constructeur japonais qu’il aimerait selon plusieurs sources bien informées bien vendre à un prix compétitif. Il ne faut d’ailleurs pas oublier que c’est le PDG sortant, Makoto Uchida, qui avait participé à l’éviction de Carlos Ghosn. A suivre...
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