Économie

Rivian s’implantera-t-il (enfin) en Europe grâce à Volkswagen ?

Volkswagen vient de prendre une décision audacieuse : le groupe automobile allemand vient d’investir la somme astronomique de 5 milliards de dollars dans Rivian, le start-up américaine spécialisée dans les SUV et les camionnettes électriques. Mais pourquoi le constructeur allemand investit-il dans une entreprise qui brûle des masses de liquidités ?

Piet Andries | Publié le 1 juil. 2024 | Temps de lecture : 7 min

Rivian est une marque qui est souvent présentée comme « la prochaine Tesla », mais qui, après un bon en bourse, a accumulé les plans de licenciements et d’économies. Et ce n’est pas étonnant, car amener une production automobile à sa vitesse de croisière est un travail de longue haleine. Pourtant, Rivian a conclu un gigantesque accord avec Amazon pour la livraison de 100.000 camionnettes électriques tandis qu’elle a aussi pu compter sur Ford comme un investisseur de la première heure. Mais ce dernier a décidé de lever le pied à l’examen des premiers rapports annuels de la start-up.

Surprise : Volkswagen vient de s’engouffrer dans la brèche Rivian. Et pas qu’un peu. En investissant 5 milliards de dollars, les Allemands consacrent la moitié de leurs bénéfices annuels à la startup américaine, qui, selon les analystes, va plus que probablement continuer à accumuler des pertes financières pendant encore plusieurs années. Et le puits est déjà bien profond. Car rien qu’au cours du premier trimestre de 2024, Rivian a déjà brûlé plus de 1,5 milliard de dollars. En clair, sur base d’un bilan annuel, l’apport de Volkswagen est déjà totalement dépensé.

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Réparer les dégâts avec une alliance

Mais Volkswagen voit les choses à sa manière. Car la coentreprise créée entre les deux sociétés va principalement se concentrer sur le développement de logiciels pour les véhicules électriques. Pour Volkswagen, c’est un domaine critique et crucial, car le groupe connu bien des déboires avec sa filiale en charge des logiciels (Cariad) alors que cette activité joue un rôle pourtant clé dans le développement des voitures électriques.

Des têtes sont déjà tombées à Wolfsburg, mais cela n’a pas empêché le report de la sortie de véhicules comme le Porsche Macan ou l’Audi Q6 e-tron (qui ont depuis fait leur apparition dans les showrooms). En s’appuyant sur l’expertise de Rivian, Volkswagen souhaite donc accélérer le développement de ses logiciels et parvenir à mieux concurrencer le leader du marché, Tesla, qui a pris les devants en matière de numérisation (avec les mises à jour « over-the-air », par exemple).

Une opération risquée

La décision de Volkswagen d’investir dans une start-up largement déficitaire soulève toutefois des questions de stratégie ainsi que sur la capacité du groupe à gérer efficacement ses ressources. Mais c’est en réalité une stratégie plus globale qui est à l’origine de cette décision : en dehors de l’Europe, Volkswagen préfère miser sur des coopérations plutôt que de se lancer dans une bataille. En Chine, Volkswagen a d’ailleurs créé une coentreprise similaire pour le développement de plates-formes avec Xpeng. Dès lors, en renforçant sa position sur ces marchés « étrangers » par le biais de partenariats, Volkswagen estime pouvoir réduire le risque des incertitudes géopolitiques et accélérer son développement pour s’imposer comme leader les véhicules électriques.

Rivian fait confiance à l’Allemagne

La collaboration devrait par ailleurs aussi apporter d’autres avantages, notamment pour les produits. Volkswagen n’a jusqu’ici pas de pick-up électrique dans sa gamme, un type de véhicule qui continue d’être très prisé dans de nombreuses parties du monde, comme en Amérique du Nord et en Asie. Les Allemands pourraient dès lors commercialiser un Rivian R1T rebadgé de leur sous-marque Scout déjà annoncée et réservée aux États-Unis.

Pour Rivian, le partenariat avec Volkswagen arrive donc à point nommé, car il offre à l’entreprise une plus grande marge de manœuvre financière et facilite l’arrivée de nouveaux investisseurs – les banques notamment – en raison de la confiance que ceux-ci accordent habituellement à l’Allemagne. Autre point de levier : Volkswagen possède aussi une grande expertise dans la production de grande série, ce que Rivian n’a actuellement pas.

Chez Rivian aussi, cette coopération aura du bon. Car le fondateur de Rivian, J.C. Scaringe, ne s’est jamais caché de son ambition de lancer sa marque en Europe. Volkswagen pourrait être non seulement un partenaire industriel de grande valeur, mais aussi un moyen de distribution intéressant.

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