Si la transition vers la voiture électrique est bénéfique pour l’environnement, elle risque de l’être beaucoup moins socialement. En effet, il y a plusieurs mois déjà, plusieurs études indiquaient que le passage à la voiture électrique allait créer de nouvelles opportunités, mais que celles-ci seraient insuffisantes pour compenser les pertes d’emplois inhérentes au changement de business model automobile.
En effet, selon la CLEPA, l’association européenne des équipementiers automobiles, la voiture électrique devrait permettre la création 226.000 nouveaux emplois, mais ce nombre ne permettra pas de couvrir les pertes dues à cette même transition et qui est estimée à plus de 500.000 postes au cours des prochaines années.
Cette analyse était partagée par de nombreux constructeurs automobiles. Ainsi, l’ancien CEO de Volkswagen, Herbert Diess, avait indiqué que la transition vers la voiture électrique coûterait au moins 30.000 emplois au groupe Volkswagen. Si rien ne s’est encore produit chez Volkswagen, ce n’est en revanche pas le cas chez Stellantis qui vient d’annoncer la suppression de 33.500 postes aux États-Unis en raison de la transition vers l’électromobilité.
Par mail
L’information a été révélée par l’agence Reuters qui s’est procuré un email envoyé aux salariés par Mark Stewart, le directeur de l’exploitation du groupe pour l’Amérique du Nord. Celui-ci leur annonce que « un examen des activités du groupe a montré que nous devons devenir plus efficients », car poursuit-il « la compétition est féroce, et nous ne pouvons pas faire reposer tout le coût de l’électrification sur le consommateur. Ne vous y trompez pas, nous voulons nous imposer sur ce marché ».
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Et la solution pour faire baisser les prix est toute trouvée par le management de Stellantis : il faut supprimer des postes ! Le groupe a rapidement reconnu la véracité des faits, mais il a précisé que ces licenciements seront en fait des départs volontaires accompagnés d’une prime et qu’ils ne toucheront que les salariés dont l’ancienneté dépasse les 15 ans. Cela dit, on sait déjà qu’il ne s’agit que d’un premier train de licenciements (et qui représente 10% des effectifs globaux). On s’attend en effet à ce que les pôles de production situés au Canada soient aussi touchés par ces mesures.
L’IRA n’a pas d’effet
Naturellement, l’annonce a fait l’effet d’une bombe. Car il faut rappeler que le groupe Stellantis vient de communiquer des bénéfices record (16,8 milliards d’euros). Et ce n’est pas tout : le monde politique en prend aussi pour son grade, car l’IRA (l’Inflation Reduction Act) a prévu de subsidier largement (369 milliards de dollars) les entreprises qui participent à la transition énergétique.
Cette situation interpelle et elle laisse augurer une nouvelle hécatombe sociale dans le secteur automobile. Car Stellantis n’est manifestement pas le seul à avoir cette idée de s’alléger en effectifs. General Motors a en effet aussi annoncé l’ouverture d’un guichet de départs volontaires, mais sans préciser le nombre de départs souhaités. Idem chez GM où la CEO, Mary Bara, prévoit d’économiser 2 milliards de dollars sur ses coûts fixes dont 1,5 milliard proviendrait des départs de travailleurs.
En Europe aussi
L’ombre d’un raz de marée de licenciement semble d’autant plus évidente que Ford a lui aussi commencé à licencier, mais d’abord en Europe (3.800 postes en Allemagne, 1.100 en Espagne).
La transition vers la voiture électrique vient de commencer et on observe déjà ses premiers effets négatifs. Et il y a fort à parier que ces coupes ne concerneront pas que les industriels. En effet, les métiers de proximité, comme les garagistes, seront aussi concernés comme l’indiquait une récente étude de Traxio, la fédération belge du secteur.
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