Électrique

Les Belges moins enthousiastes pour la conduite électrique que la moyenne européenne

Une grande enquête de l’Union européenne a sondé l’appétit de ses citoyens pour la conduite électrique. Malgré les difficultés, le baromètre est positif. Pourquoi y a-t-il moins d’enthousiasme en Belgique ?

Piet Andries | Publié le 23 août 2024 | Temps de lecture : 5 min

Si l’Europe veut mener à bien le « Green Deal » et réduire de 90 % ses émissions de gaz à effet de serre dues aux transports d’ici à 2050, elle devra inciter ses citoyens à se brancher en masse. La question de savoir si les Européens eux-mêmes se sentent prêts à le faire a donc fait l’objet d’une étude à grande échelle dans 12 États membres, dont les résultats viennent d’être publiés. Outre le Danemark, l’Allemagne, la France, la Hongrie, l’Italie, la Lituanie, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Slovénie, l’Espagne et la Suède, la Belgique figurait parmi les pays étudiés. Mais si la teneur du Consumer Monitor 2024 est généralement favorable, le Belge moyen reste plutôt sceptique. Et ce, alors que notre pays fait partie des meilleurs élèves européens grâce à son infrastructure de recharge et à ses ventes. Comment cela se fait-il ?

L’Observatoire européen des carburants alternatifs prend le pouls du marché

L’étude, menée par l’Observatoire européen des carburants alternatifs (EOFA), établit une distinction entre les personnes interrogées qui roulent déjà à l’électricité et celles qui ne le font pas. Au total, 19 080 personnes ont participé à l’étude. L’EOFA conclut que plus de la moitié de ce dernier groupe – 57 % exactement – envisage d’acheter une voiture électrique sans s’engager sur une date limite. Pour 18 % de ce groupe, cela reste un point d’interrogation pour l’instant, et un quart des Européens veulent s’en tenir au moteur à combustion. L’Europe dispose donc certainement d’une majorité dans sa quête du transport tout électrique, qui pourrait même devenir une majorité écrasante si elle parvient à rallier les sceptiques à sa cause.

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L’enquête révèle également ce qu’il faut faire pour y parvenir. La principale conviction de rouler à l’électricité est l’argument climatique, et la principale raison de ne pas le faire est l’obstacle du prix. Cela montre également – sans surprise – le besoin urgent de modèles abordables, et nous ne parlons pas seulement de véritables alternatives économiques comme la Dacia Spring ou la Citroën ë-C3, mais aussi de voitures de milieu de gamme à des prix plus raisonnables. En outre, l’enquête montre également ce que veulent les clients. Près de la moitié d’entre eux (47 %) souhaitent une autonomie d’au moins 500 kilomètres, ce qui n’est certainement pas encore la norme pour les voitures électriques. Et c’est là que les choses deviennent intéressantes. Si nous nous concentrons sur le groupe des propriétaires de voitures électriques, il s’avère que peu d’entre eux ne sont pas satisfaits de cette autonomie. En Belgique, 83 % des personnes interrogées en sont parfaitement satisfaites. Ce qui prouve que l’anxiété liée à l’autonomie est en partie une crainte théorique qui se manifeste surtout dans l’esprit des conducteurs qui n’ont pas d’expérience de la conduite électrique.

Moins d’un quart des Belges envisagent d’acheter une voiture électrique

Comme on pouvait s’y attendre, il existe de grandes différences entre les États membres. Et elles sont assez frappantes. Dans un pays comme l’Italie, où les voitures accessibles règnent en maître, où l’infrastructure de recharge est à la traîne et où les voitures de sport brutes font partie du patrimoine national, 65 % de la population se prépare néanmoins à passer à l’électrique. Dans notre pays, en raison du nombre élevé de voitures de société, une voiture neuve vendue sur cinq est déjà alimentée par une batterie, et l’évolution de notre infrastructure de recharge, avec plus de 45 000 points de recharge, est l’une des meilleures d’Europe (ce qui a valu à l’EOFA de nous féliciter l’année dernière).

Mais l’humeur est à la résignation. En effet, seuls 22 % des Belges ont déclaré qu’ils envisageraient d’acheter une voiture électrique, soit plus de la moitié de la moyenne européenne. Le principal problème pour le Belge moyen est le décalage entre le prix attendu et le prix réel. En moyenne, un compatriote souhaite dépenser 24 000 euros pour une voiture électrique. Pour cela, les options se comptent actuellement sur les doigts de la main…. Il existe également un décalage entre la date du scrutin (octobre 2023) et l’attribution des subventions flamandes pour les VE (février 2024). Or, ces subsides sont précisément considérés comme un levier crucial par les personnes interrogées.

Enfin, l’étude s’est également aventurée à dresser le profil du conducteur électrique type en Belgique. Il s’agit généralement d’un homme âgé de 35 à 55 ans, disposant d’un revenu moyen à élevé, vivant dans une maison individuelle et ayant fait des études supérieures. Pour les modèles à moteur à combustion interne, le type de propriétaire décrit est un homme de plus de 55 ans, peu instruit, qui vit également dans une maison individuelle.

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