La Chine est devenue depuis peu le premier marché automobile du monde (20 millions sur les 80 millions de voitures produites chaque année). C’est le fait d’une population qui s’émancipe économiquement, mais aussi d’un réservoir de client qui fait deux fois et demie celui de l’Europe et près de quatre fois celui des États-Unis.
Il y a longtemps que les constructeurs automobiles européens ont compris l’intérêt de s’implanter en Chine, de construire localement (ce qui est aussi un peu obligé par le gouvernement de l’Empire du Milieu), de partager les technologies et d’adapter leur design aux préférences chinoises.
Cela dit, ces dernières années, les choses ont évolué assez rapidement et, bien que les constructeurs européens fassent toujours de bonnes affaires dans ce pays d’Asie, il faut reconnaître les immenses progrès enregistrés par les constructeurs chinois. Raillés il y a quelques années encore, les produits de Dongfeng, de Great Wall ou de BYD ne sont plus la risée du monde. Au contraire : ils séduisent même les clients européens qui sont pourtant réputés comme très exigeants.
Last but not least : l’industrie automobile chinoise a pris très tôt le train de la voiture électrique, si bien qu’elle possède aujourd’hui une vraie avance dans le domaine de l’industrialisation et donc de la diminution des coûts de production.
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Vive les marques nationales
Cette situation est sur le point de renverser aujourd’hui la psychologie du marché qui était en place : désormais, la clientèle chinoise se détourne des marques étrangères et préfère ses marques locales, comme le rapporte une enquête du New York Times. Ainsi, en 2022, 80% des voitures électriques vendues en Chine étaient chinoises et non plus étrangères.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : Hyundai Motor, le géant sud-coréen, a vendu 1,8 million de voitures en Chine en 2016 et seulement 385.000 l’année dernière, GM a divisé par deux ses ventes sur place depuis cette même date tandis que Volkswagen a également perdu des parts de marché, même si c’est moins que la plupart des constructeurs automobiles étrangers en raison d’une offre électrique plus large que celle de ses concurrents.
Le design et la technologie aussi
Mais il y a autre chose : la clientèle chinoise apprécie aussi désormais le style et les technologies proposées dans les voitures de leurs constructeurs nationaux. Avant, ils ne juraient que par Audi, BMW ou Mercedes, mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas et ils trouvent même les constructeurs étrangers ringards…
C’est ce qu’expriment les personnes interrogées par le New York Times. Même des passionnés chinois de Porsche indiquent que les voitures américaines ou même européennes semblent d’un autre âge face à un secteur qui évolue vite en Chine.
La situation semble suffisamment marquée que pour préoccuper les dirigeants des marques occidentales. Pour le Salon automobile de Pékin où VW présente sa nouvelle berline électrique, l’ID.7, le groupe aurait dépêché deux avions remplis de têtes pensantes pour réétudier le marché et trouver des solutions au ralentissement du développement de Volkswagen en Chine. La Chine va-t-elle retourner notre industrie automobile florissante depuis plus d’un siècle ? À voir, car si les Américains et les Européens commencent à préférer eux aussi les voitures chinoises, nos constructeurs ont du mouron à se faire…
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