Au début de l’histoire de la Toyota GR Yaris, il y a la volonté de Gazoo Racing, branche en charge du sport automobile du constructeur nippon, de participer au championnat WRC. Le règlement de ce dernier stipule que la voiture de rallye doit être basé sur un modèle de série qui doit être produite à 2.500 exemplaires minimum en l’espace de 12 mois. Le problème principal est que la dernière génération de la Yaris n’existe plus qu’en 5 portes et qu’elle doit disposer de quatre roues motrices. Qu’à cela ne tienne, une voiture est développée spécialement pour l’occasion et elle utilise la plateforme avant de la Yaris et l’arrière de celle de la Corolla. Pour gagner du poids, la voiture dispose d’ouvrant en aluminium et d’un toit en fibre de carbone. Un moteur 1.6, 3 cylindres, turbocompressé de 261 ch est développé et c’est ainsi qu’est lancée la GR Yaris en 2020.
Malgré un prix de vente dépassant les 40.000 €, la GR Yaris a été rapidement épuisée tant les candidats acheteurs se sont jetés dessus. Il est vrai que le contexte lui a été favorable car les modèles étroitement dérivés de voitures de rallye ont presque tous disparu et qu’elle avant tout dédiée au plaisir de conduire. Cependant, il y a un autre facteur qui explique son succès : sa rareté. En effet, avec des émissions proches de 200 g/km de CO2, la GR Yaris est importée dans notre pays au compte-gouttes afin d’éviter des amendes de l’Union européenne. L’effet de rareté a donc entraîné la convoitise au point que de nombreuses voitures ont fait l’objet de spéculation, les exemplaires étant vendus bien plus cher en seconde main qu’en neuf…
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Retour d’utilisateurs
Il y a quelques mois, Toyota a annoncé le facelift de la GR Yaris et son retour sur le marché belge avec seulement 150 exemplaires disponibles. Esthétiquement, le bouclier avant évolue et dispose désormais d’une plus grande grille de calandre inférieure en acier, alors que deux autres grilles ont été ajoutées aux extrémités du pare-chocs avant. Les feux antibrouillards et de recul ont été déplacés, quittant le bas du pare-chocs pour être intégrés dans les blocs optiques arrière. De même, le troisième feu stop surélevé a été déplacé de l’aileron arrière vers le bas du hayon afin que tous les feux arrière soient alignés et placés selon une ligne claire. Selon Toyota, tous ces changements permettent une meilleure accessibilité mécanique et moins de vulnérabilité lors de projections.
Gazoo Racing a interrogé de nombreux propriétaires de GR Yaris afin de connaître les reproches qu’ils formulaient à propos de leur voiture. Ceux-ci ont reproché le manque de caractère et de praticité de la planche de bord qui a été du coup complètement redessinée spécialement pour ce modèle. Le champ de vision du conducteur depuis le volant a été amélioré en abaissant le bord supérieur du combiné d’instrumentation de 50 mm, en modifiant la position du rétroviseur et en inclinant la console de commande de 15 degrés vers le conducteur. L’instrumentation comprend un nouveau combiné entièrement numérique de 12,3 pouces incluant deux modes d’affichage – normal et sport, ce dernier offrant un affichage des données axé sur les performances sportives. Sur la version automatique, l’affichage comprend la température de l’huile de boîte de vitesses et un avertisseur visuel en plus d’une alarme sonore qui avertit le conducteur lorsque le régime moteur est trop élevé pour rétrograder. L’ensemble est pour le moins sobre, uniformément sombre, et les plastiques sont durs. Personne n’achète cependant cette voiture pour sa finition intérieure ! Les grands formats se réjouiront par contre que le siège ait été abaissé de 25 mm et le volant ajusté en conséquence.
Paquet de nerfs
Le moteur 3 cylindres 1.6 turbo de la GR Yaris a été retravaillé pour développer 280 ch et 390 Nm, ce qui lui permet de passer de 0 à 100 km/h en 5,2 secondes alors que la version 2020 faisait le même exercice en 5,5 secondes. La plus grande nouveauté mécanique est toutefois l’arrivée d’une transmission automatique à 8 rapports fournie par l’équipementier Aisin aux côtés de la boîte manuelle 6 vitesses qui demeure disponible au catalogue. Pour faire passer cette puissance au sol dans les meilleures conditions, la Toyota GR Yaris est équipée de la transmission intégrale GR-Four qui bénéficie de deux différentiels à glissement limité Torsen. Le conducteur peut régler la répartition de la puissance via une molette placée sur la console centrale. En mode normal, la répartition du couple avant/arrière est de 60:40, mais l’équilibre se déplace en mode Track entre 60:40 et 30:70, de façon à obtenir plus de traction sur les roues arrière et garantir une meilleure accélération en sortie de virage. En mode Graviers, le réglage de base est de 53:47. Dans chaque mode, l’équilibre du couple s’ajuste automatiquement en fonction des sollicitations du conducteur, du comportement du véhicule et de l’état de la route.
La carrosserie de la GR Yaris a été rendue encore plus rigide grâce à une augmentation d’environ 13 % des soudures par points et à l’application d’environ 24 % d’adhésif structurel en plus. Les systèmes de suspension – jambes de force MacPherson à l’avant et doubles triangles à l’arrière avec bras oscillants – ont été conservés mais des réglages ont été apportés comme l’ajout de boulons supplémentaires pour fixer les amortisseurs avant à la carrosserie ou l’ajustement des ressorts avant et arrière. Pour freiner la bête, GR Racing a monté des disques ventilés de 356 mm à l’avant et de 297 mm à l’arrière. De série, la japonaise repose sur des jantes de 18 pouces équipées de pneus Michelin Pilot 4S haute performances.
Sur des rails
Pour votre serviteur, rouler en GR Yaris est une première qui fait du bien à une époque où les nouvelles voitures sont majoritairement électrifiées et il faut bien l’avouer, se ressemblent de plus en plus. Ici, absolument rien n’est feutré. Le 3 cylindres à la rage, il grimpe rapidement dans les tours, aidé par son turbo qui souffle en permanence et les accélérations sont enivrantes. La GR Yaris est une voiture qui vit, qui vibre quand on accélère et qui fait « pshhhht » lorsqu’on lève le pied, une sonorité émise par la soupape de décharge du turbocompresseur. Sur la route, mieux vaut avoir le compteur kilométrique à l’œil sous peine de passer pour un criminel de la route. La position de conduite est très bonne, le levier de vitesses tombe sous la main et son guidage est d’une consistance parfaite. Dans les routes de la vallée de la Chartreuse où nous avons pu faire notre essai, la GR Yaris est à particulièrement à son aise grâce à transmission intégrale qui la colle littéralement à la route. Même en exagérant le trait dans les courbes, elle pardonne presque tout et se montre particulièrement prévenante lorsqu’elle glisse.
Un peu moins sauvage, la version automatique s’avère plus facile à conduire mais la lenteur des passages de rapports provoquée par son convertisseur de couple fait qu’elle est moins sensationnelle, du moins en mode « D ». Mieux vaut passer en mode manuel pour attaquer et la transmission s’avère plus convaincante. Préférée à une unité à double embrayage en raison de sa plus grande fiabilité, elle est destinée à une autre clientèle, celle qui roule tous les jours avec sa voiture et qui cherche un fonctionnement plus fluide.
Conclusion
Rapide, efficace et particulièrement sensationnelle, la Toyota GR Yaris est une OVNI dans cette période de transition électrique. Dommage que son importation se fasse au compte-gouttes pour des raisons d’émissions de CO2 car elle est un remède contre la morosité ambiante !
Toyota GR Yaris 2024 : spécifications
Moteur : essence, 4 cylindres turbo, 1.618 cm3, 280 ch et 390 Nm
Transmission : intégrale
Boîte de vitesses : manuelle, 6 rapports
L/l/H (mm) : 3.995/ 1.805 / 1.455
Poids à vide (kg) : 1.280
Volume du compartiment à bagages (l) : 174
De 0 à 100 km/h (sec) : 5,2
Vitesse maximale (km/h) : 230 km/h
Consommation mixte WLTP (l/100 km) : 8,3
CO2 : 188 g/km
Prix : 48.630 euros
Taxe de mise en circulation : Flandre : 2068,01 euros ; Wallonie et Bruxelles : 4.957 euros
Taxe de circulation : Flandre : 342,96 euros ; Wallonie et Bruxelles : 351,52 euros
Écomalus Wallonie : 500 euro
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