Quand certains constructeurs rêvent de voitures qui roulent toutes seules, d’autres s’entêtent à proposer des engins à l’ancienne, qui imposent de s’impliquer dans le pilotage. Zenos est de ceux-là. Cette marque britannique est née en septembre 2013. Elle a été fondée par Ansar Ali et Mark Edwards qui, après avoir travaillé chez Lotus, sont devenus respectivement directeur exécutif et directeur opérationnel de Caterham Cars. De l’union de ces deux passionnés de petites sportives anglaises ne pouvait naître qu’une machine plaisir… C’est en janvier 2014 que les deux hommes ont présenté leur bébé : l’E10. Mais les premiers exemplaires ne sont sortis des chaînes qu’au début de cette année.
Sans toit ni portes
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La Zenos E10 affiche le gabarit d’une Lotus Elise. Son squelette se compose d’un châssis poutre en aluminium recouvert d’une coque en carbone recyclé (sensiblement moins cher que la fibre de carbone classique). L’engin est donc très léger, n’accusant que 700 kg à la pesée pour la version de base. Soit 180 kg de moins que la plus légère des Elise… Le châssis de la Zenos est guidé par une suspension à doubles triangles aux quatre coins, dotée d’amortisseurs Bilstein (in-board à l’avant).
La Zenos n’a pas de toit ni de toile. Et pour plonger à bord, il faut d’abord escalader la carrosserie, puisque l’engin est aussi privé de portes latérales… On tombe ensuite dans deux sièges implantés très bas. D’après le constructeur, le cockpit peut accueillir des passagers mesurant entre 1,55 et 1,91 mètre. Tant pis pour les autres !
Moteur
Le cœur de l’engin est un bloc 2 litres atmosphérique à essence de chez Ford, poussé à 200 chevaux. Ce moteur est disposé transversalement en position centrale arrière et associé à une boîte manuelle à 5 rapports (ou 6 en option). Si on le pousse dans les tours, il offre de très bonnes performances (0 à 100 km/h en 4,6 secondes). Et Zenos propose aussi depuis peu une version E10S dotée d’un turbo. Cette variante embarque le même moteur que celui de la Focus ST, délivrant 250 chevaux et 400 Nm de couple. De quoi encore grappiller quelques dixièmes sur le 0 à 100 km/h, bouclé alors en 4 secondes.
A l’attaque
Notre essai s’est uniquement déroulé sur circuit, en l’occurrence celui de Mettet, dans le cadre du stage de pilotage de la RACB Racing School. Sur cette petite piste, l’étagement de la boîte 6 semble un peu long et le sélecteur aux débattements un peu longs n’est pas des plus rapides, mais le plaisir est bien au rendez-vous. En particulier dès que ça tourne… Le petit volant en microfibres sans assistance nous fait ressentir le train avant dans le bout des doigts. La direction est assez dure, mais très précise. Le châssis très équilibré est facile à appréhender et la motricité est très bonne malgré l’absence de différentiel autobloquant de série. Seuls les freins nécessitent un peu de temps pour bien cerner leur point de blocage. Globalement, cette Zenos est moins joueuse qu’une Caterham en courbe, mais c’est une voiture idéale pour apprendre à piloter proprement. Et, bien que privée d’assistances (pas d’ABS, d’ESP ni d’assistance de frein ou de direction), elle est rarement piégeuse.
Les plus pointilleux lui reprocheront des sièges manquant légèrement de maintien en conduite sportive et une suspension qui laisse transpirer quelques mouvements de caisse sur circuit. Mais ça nous laisse penser que cette Zenos ne devrait pas tenir du bout de bois sur route ouverte, ce qui est une bonne chose. Par contre, pour la route, on vous conseille l’option pare-brise, qui vous évitera de manger des mouches si vous roulez sans casque…
Où la trouver ?
La Zenos E10 est disponible en conduite à droite, mais aussi à gauche. Un bon point pour nous… Mais ce qui est exotique est rare et donc difficile à trouver. Pour notre marché, la marque est commercialisée par l’importateur hollandais Van der Kooi Sportscars. Il faudra donc aller la chercher aux Pays-Bas, dans le seul garage de la société : une concession située le long de l’A27 à hauteur de Houten, près d’Utrecht.
Et on sait aussi que ce qui est rare est cher : la Zenos E10 coûte près de 40.000 € (et même 46.550 € pour la version turbo). Ceci dit, une Lotus Elise de base (1.6l 136ch), plus lourde (876 kg) et moins performante (0 à 100 km/h en 6 secondes) coûte elle aussi un bon 40.000 €. Et il faut compter près de 50.000 € pour une Elise 220ch. Bref, le rapport prix/performances est correct. Surtout si vous achetez votre Zenos directement en Angleterre, où elle coûte 24.995 £, soit environ 35.000 €…
Parmi les options, on trouve le pack « Track », qui comprend la boîte 6 vitesses, une suspension revue, des sièges en composite, un harnais à 4 points, un volant extractible pour faciliter l’accès à bord et un siège conducteur… chauffant. Car même les puristes ont droit à une dose de confort. Mais le séant du passager (ou de la passagère), lui, restera frais…
Conclusion
Si vous cherchez une sportive du dimanche exotique et efficace, cette Zenos saura vous séduire. Mais prenez un week-end de congé pour aller l’acheter en Angleterre, où elle est bien moins chère…
La Zenos E10 en quelques chiffres
Moteur : 4 cylindres en ligne, essence, 1.998cc, 200ch à 7.200tr/min, 210Nm à 6.100tr/min
Transmission : aux roues AR
Boîte : manuelle à 5 rapports (6 en option)
L/l/h (mm) : 3.800/1.870/1.130
Poids à vide (kg) : 700
Volume du coffre (l) : 0
Réservoir (l) : NC
0 à 100 km/h (sec) : 4,6
+
Conduite sans filtre, sensations
Poids plume, performances
Châssis équilibré, comportement efficace
Exclusivité assurée
–
Peu utilisable au quotidien
Boîte un peu lente
Pare-brise en option
Prix : 38.844 € TVAC
Puissance : 200 ch
V-max : 216 km/h
Conso. mixte: NC
CO2: NC
