La guerre en Ukraine et les sanctions qui s’en sont suivies de part et d’autre (Russie comme occident) ont entraîné un chamboulement du commerce et de l’industrie internationale. En effet, pour ce qui concerne le secteur automobile, les marques occidentales, asiatiques ou américaines qui vendaient ou construisaient des voitures pour et en Russie se sont rapidement retirées du marché, parfois sous la contrainte comme ça a été le cas de Renault qui a dû abandonner ses installations.
Le départ des marques automobiles mondiales a en réalité créé le chaos en Russie. En effet, si les conséquences néfastes sont bien évidemment ressenties au sein des marques, ce n’est probablement rien à côté de ce que le marché intérieur automobile vit dans le plus grand pays du monde. Désormais pilotées par les Russes, les usines automobiles manquent en effet de nombreuses pièces et elles sont donc incapables de produire des voitures. Le constructeur AvtoVAZ qui était précédemment aux mains de Renault a dû interrompre sa production pendant plus de deux mois, faute de composants.
Une crise prise très au sérieux
Cette incapacité à produire des automobiles ne permet donc pas aux travailleurs russes d’exercer une activité et donc d’être payés, le tout sur fond d’une inflation qui, là aussi, est galopante comme partout ailleurs dans le monde – en Russie, on prévoit qu’elle soit de 23% en 2022. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le marché intérieur continue de s’effondrer comme en avril dernier. Selon l’Association of European Businesses (AEB), les immatriculations à Moscou et sa région auraient chuté de 83,5 % en mai, une situation qui commence manifestement à inquiéter Vladimir Poutine.
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L’homme fort du Kremlin a en effet demandé à ses ministres de trouver une solution à cette crise industrielle. « Je voudrais demander au gouvernement de nous dire en détail quelles sont les mesures rapides qu’il prend pour soutenir le secteur automobile et stabiliser le marché intérieur » a indiqué Vladimir Poutine à la télévision d’État. Vladimir Poutine a indiqué à ses ministres qu’il attendait un plan de relance au plus tard pour le 1er septembre 2022.
Dans ce contexte, le ministre de l’Industrie et du Commerce, Denis Manturov, a déjà bloqué 20,7 milliards de roubles (soit 346 millions d’euros) en faveur du secteur automobile. Près 170 millions d’euros seront destinés au financement des voitures (des primes à l’achat), tandis que les autres 175 millions d’euros serviraient pour soutenir les marques dans leurs achats de pièces.
Le Kremlin est naturellement pressé de juguler cette hémorragie automobile russe, car si les ventes s’effondrent, les prix explosent aussi avec des modèles dont les tarifs ont grimpé de 50% en quelques semaines. On imagine que la situation ne s’améliorera pas de sitôt, même avec les aides de l’État russe qui ne seront jamais qu’un plâtre sur une jambe de bois. En effet, une fois la manne financière asséchée, que feront les acheteurs et les industriels ? Se faire offrir une nouvelle enveloppe ?
Ce n’est pas l’argent qui sauvera l’industrie automobile russe, mais bien le commerce international et les échanges gagnant-gagnant comme c’était le cas jusqu’il y a peu avec les autres marques occidentales. Ce que, évidemment, ni Vladimir Poutine et ses ministres ne comprendront évidemment pas… Seule option pour Vladimir : se tourner vers la Chine qui reste son alliée et dont l’industrie automobile s’épanouit ces dernières années. À suivre…
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