Mobilité

Le plan Good Move victime des lobbys et d’enquêtes orientées ?

Le plan de circulation bruxellois Good Move fera l’objet d’intenses pressions au sein des politiques et des lobbyistes. Certains iraient même jusqu’à produire des enquêtes orientées – pour ne pas dire truquées – afin de le déboulonner. Explications.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 11 oct. 2022 | Temps de lecture : 7 min

Le plan Good Move, c’est le plan régional de mobilité pour la Bruxelles-Capitale, approuvé en 2020 par le Gouvernement bruxellois. Il définit les grandes orientations politiques dans le domaine de la mobilité et il ne faut donc pas le confondre avec Smart Move qui est le projet de taxation au kilomètre de la Région. Le plan Good Move a pour objectif d’améliorer le cadre de vie des Bruxellois par une série de mesures qui sont très régulièrement abordées sur le site Gocar.be, tout simplement parce qu’elles impactent tout le monde.

Parmi les décisions prises dans le cadre de Good Move, on trouve la suppression de places de parking, le réaménagement complet de certaines artères, la transformation d’autoroutes en boulevards urbains (A12 et fin de l’E40), mais aussi un tout nouveau plan de circulation qui vise à empêcher les navetteurs de se faufiler dans les ruelles. En août dernier, un nouveau plan de circulation a été imposé dans le Pentagone (zone située à l’intérieur de la Petite Ceinture), ce qui complique fortement l’accès en voiture au centre de Bruxelles.

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2/3 des indépendants et des PME veulent partir 

Le plan de circulation Good Move ferait l’objet d’enquêtes orientées...

Bien évidemment, ces changements entraînent une levée de boucliers, tous azimuts. À la fois chez les politiques – et même si Good Move fait l’objet d’un accord de gouvernement –, dans les entreprises qui drainent de nombreux navetteurs quotidiennement, mais aussi chez les riverains qui, malgré le plus grand calme, sont aussi parfait fortement ennuyés lors de leurs déplacements, le trafic étant reporté sur les grands axes déjà saturés en temps normal.

Cela dit, le bras de fer engagé semble désormais avoir atteint un nouveau cap. En effet, selon la RTBF, une enquête concernant le nouveau plan de circulation du centre de Bruxelles intitulée « Le Plan Good Move ? Une catastrophe pour les indépendants et les PME bruxellois » aurait été publiée le 1er octobre 2022 par le syndicat neutre des indépendants (SNI) et celle-ci aurait été réalisée de manière orientée afin de servir les intérêts ou volontés de certains lobbys.

Alexia Bertrand - Le plan de circulation Good Move ferait l’objet d’enquêtes orientées...

Dans ses conclusions, l’enquête avance notamment que « deux tiers des indépendants et PME bruxellois envisagent de quitter Bruxelles » en raison des conséquences du Plan Good Move sur leur chiffre d’affaires. Naturellement, ces résultats sont particulièrement interpellant et ils apportent évidemment de l’eau au moulin des détracteurs au projet tandis que les politiciens ne s’entendent plus non plus sur l’intérêt du projet.

Enquête tronquée ?

Curieusement, même la députée bruxelloise Alexia Bertrand estampillée MR a toutefois appelé à prendre avec des pincettes les résultats, car l’enquête de la SNI aurait été réalisée avec une méthodologie imparfaite qui ne permettrait pas de dégager de telles conclusions. Surprenant, mais en fait plutôt compréhensif si on l’on se penche sur l’histoire.

En effet, comme le rappelle la RTBF, le Syndicat neutre des Indépendants (SNI) est une organisation syndicale qui représente plus de 42.000 entrepreneurs belges. En région Bruxelles-Capitale, le syndicat compte 1.133 membres, dont 147 pour la commune de Bruxelles. Renseignements pris, il apparaît que le questionnaire qui a servi pour élaborer l’enquête a été envoyé à ces 147 membres et puis, dans un deuxième temps, plus largement aux autres entrepreneurs des 18 autres communes. Au terme du délai, 150 réponses ont été collectées, dont seulement 23 réponses pour la commune de Bruxelles.

Le plan de circulation Good Move ferait l’objet d’enquêtes orientées...

Interrogée par la RTBF, la chercheuse au Laboratoire de Méthodologie du Traitement des Données de l’ULB, Catherine Vermandele, pense qu’il est abusif de tirer des conclusions sur l’ensemble des PME et indépendants bruxellois à partir d’un si petit échantillon et qui, plus est, est non-aléatoire. Pour elle, la taille de l’échantillon, mais aussi sa variété sont essentiels à la tenue de statistiques fiables. Et de pointer que si le SNI représente 1.133 membres en région bruxelloise, c’est en fait très loin des presque 113.000 PME et 122.000 indépendants actifs à Bruxelles.

Mais l’affaire va encore plus loin, car le site www.faky.be qui traque les fraudes et arnaques et qui a pu se procurer le questionnaire pointe que la majorité des répondants ont indiqué « autre secteur » dans la case réservée à l’activité, tandis que la marge d’erreur reste aussi non communiquée, ce qui laisse aussi planer le doute sur l’impartialité de l’enquête. Le SNI s’est défendu de toute manipulation. Dans l’intervalle, de nombreuses personnes ont déjà partagé sur les réseaux et par d’autres biais les résultats de l’enquête.

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