La conduite en état d'ivresse ne serait plus « à la mode », si l'on en croit les chiffres publiés par la police fédérale à propos des vastes opérations de contrôle d'alcoolémie menées entre la fin novembre et le début février. Sur plus de 600.000 contrôles, seul 1,22% ont été testés positifs à l'éthylotest.
Il s'agit du meilleur chiffre depuis le début des campagnes BOB, il y a 30 ans. Il y a un an, le nombre de conducteurs positifs était de 1,57%, et de 1,80% en 2023. Et il y a dix ans, il était de 2,8%.
Bien que l’institut VIAS critique toujours le trop faible nombre de contrôles, l’organisme souligne toutefois l'effet potentiellement positif des déboires liés à l’alcool de certaines personnalités à l'automne dernier. VIAS épingle notamment le grave accident du présentateur de télévision Tom Waes, qui a blessé un ouvrier à Anvers et démoli sa Porsche de collection après une sortie nocturne.
Le nombre de conducteurs contrôlés a également atteint un record. En 9 semaines, 605.759 automobilistes ont été soumis à un alcootest. C'est 30% de plus que lors de la précédente campagne.

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Aparté
Cela dit, il n'y a pas que de bonnes nouvelles. Pas moins de deux tiers des conducteurs interpellés présentaient un taux d'alcoolémie supérieur à 0,8 g/l, soit bien plus que la limite légale de 0,5 g/l.
Les chiffres d’accidentologie montrent pourtant que l'alcool reste l'un des principaux facteurs d'accidents avec des conséquences corporelles. Plus de 10% des conducteurs sont en effet contrôlés positifs dans ces accidents.
Pas de chiffres annuels
C'est surtout en Flandre que les résultats sont bons, avec un pourcentage de conducteurs positifs inférieur à 1%. Cela signifie qu'à Bruxelles et en Wallonie, davantage de cas positifs ont été enregistrés sur cette période.
Lors de la dernière campagne BOB, des chiffres sur le nombre d'amendes infligées par 1.000 habitants ont été communiqués. Le Luxembourg, le Hainaut ainsi que les autres provinces wallonnes ont obtenu de moins bons résultats que les provinces flamandes. Il convient toutefois de noter qu'il s'agit de statistiques différentes. En effet, le nombre d'amendes pour 1.000 habitants donne aussi une indication sur le nombre de contrôles, mais il ne dit en revanche pas exactement la même chose que le pourcentage de positifs détaillé ci-dessus.
Cela dit, le nombre d'amendes reste un excellent indicateur. À la fin de 2024, VIAS a souligné que la police fédérale ferait bien de ne pas publier des résultats uniquement relatifs à une seule campagne, mais de publier plutôt des chiffres sur base annuelle. Ces statistiques sont en effet nécessaires pour dresser un état des lieux le plus fiable possible de la consommation d’alcool au volant en Belgique.

La Belgique laxiste
Reste à savoir si le changement de comportement est lié au risque de se faire prendre ou à une évolution des comportements et à une responsabilisation. On sait en effet que les Belges sont plutôt tolérants face à la consommation d'alcool par rapport aux pays voisins. Les enquêtes menées au niveau européen montrent que les Belges sont toujours en queue de peloton. On a par exemple demandé aux habitants de 11 pays s'ils pouvaient encore conduire en toute sécurité après six verres d'alcool. Et un Belge sur sept a répondu par l'affirmative... Sans commentaire !
Dans le nouvel accord de gouvernement Arizona, il est prévu de porter plus d’attention face à la consommation d’alcool au volant. Désormais, les automobilistes seront invités à passer un test lors de chaque contrôle, quel qu’il soit et une base de données sera mise sur pied pour mieux identifier les récidivistes. Il ne s’agit pas à proprement parler d’un permis à points, mais le principe est plus que similaire. Il s’agit donc d’éviter d’utiliser de gros mots, mais à part ça, nous y sommes.
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