La ministre bruxelloise de la Mobilité, Elke Van den Brandt (Groen), et le ministre de l’Environnement régional, Alain Maron (Ecolo) se sont donc réunis dans le cadre d’une interview donnée au journal La Capitale. Ils y livrent l’avancement du déploiement de réseau de bornes dans la capitale, mais aussi l’objectif de leur plan Good Move qui est de réduire de 30% le nombre de voitures à Bruxelles d’ici 2030.
Les deux ministres d’obédience écologiste sont tout à fait conscients des changements qui interviendront dans un avenir proche et notamment celui amené par les voitures électriques qui, à partir de 2026, défileront en masse sur les boulevards de la capitale – à cette échéance, seules les voitures électriques seront encore déductibles. Les deux ministres indiquent que le nombre de points de recharge est en constante augmentation : alors qu’il y en avait 140 en janvier 2021 (points de recharge publics en voirie), il y en a aujourd’hui 337 et on devrait atteindre le chiffre de 600 d’ici la fin 2022. Alain Maron notamment est persuadé que Bruxelles rattrapera rapidement son retard face aux autres capitales européennes.
L’objectif est d’ailleurs d’atteindre les 11.000 bornes à l’horizon 2035, soit 22.000 points de recharge (car il y a deux points sur une seule borne). C’est dans ce cadre aussi d’ailleurs que Sibelga travaille aussi au renforcement du réseau afin que celui-ci tienne le coup. Car, rappelle Alain Maron, il n’y aura pas que les voitures à alimenter, mais aussi les habitations qui abandonneront progressivement le gaz ou le mazout pour se tourner vers le chauffage électrique (pompes à chaleur).
Un accord trouvé pour les parkings
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On peut cependant douter de l’atteinte de l’objectif du nombre de bornes accessibles, car, les équipements détaillés sont valables pour la voirie, mais pas pour les parkings souterrains où les pompiers interdisent toujours l’installation de bornes et le stationnement des véhicules électriques pour des raisons de sécurité. Mais là aussi, il y a une avancée indique la ministre Elke Van den Brandt. Un accord a en effet été trouvé avec le Siamu (Service d’Incendie et d’Aide médicale urgente de la Région de Bruxelles-Capitale, en clair, les pompiers). L’installation de bornes dans les parkings sera possible, mais il ne s’agira pas de bornes rapides tandis qu’un bouton d’arrêt d’urgence à l’entrée du parking sera aussi obligatoire pour couper l’électricité en cas d’incendie.
Et pour la production d’énergie ? Sur ce point, Elke Van den Brandt et Alain Maron bottent en touche et indiquent qu’il s’agit d’une responsabilité fédérale et non régionale. Selon eux, tout est prêt toutefois (c’est une collègue qui est à la manœuvre au fédéral, Tinne Van der Straeten, Groen) et il faut sortir rapidement des énergies fossiles pour éviter la dépendance et réduire les émissions. Et c’est pareil pour la filière du recyclage des batteries : c’est une tâche européenne, ce qui surprend un peu alors que la Wallonie par exemple a pris l’initiative de déployer une filière de recyclage. On imagine (ou on espère) que cette filière naissante sera capable d’absorber le volume de batteries usagées bruxelloises.
30% de voitures en moins
Elke Van den Brandt a réitéré son objectif de réduire le nombre de voitures à Bruxelles. Pour la ministre, c’est une évolution essentielle pour garantir la qualité de vie, mais aussi un air plus propre à respirer. L’objectif est ainsi d’atteindre une réduction de 30% à l’horizon 2030, ce qui est plutôt la fourchette haute du plan Good Move (qui recommandait une réduction entre 24 et 30%).
Les deux ministres sont d’accord pour ne rien lâcher sur cet aspect tout en précisant que la réduction du nombre de voitures dépendra aussi d’un quartier à l’autre. L’échéance de 2030 n’est probablement pas fortuite, car c’est à ce moment que le RER devrait être pratiquement finalisé, ce qui devrait permettre aux navetteurs d’avoir une alternative à la voiture. Cela dit, il y aura quand même un décalage, car, selon Georges Gilkinet (Ecolo), ministre fédéral de la Mobilité, il faudra attendre 2040 pour disposer d’un train tous les quarts d’heure. C’est loin…
Pas d’aides a priori
Les deux ministres prennent aussi position sur les potentielles aides à l’achat d’une voiture électrique, car il est évident que ces modèles ne sont pas à la portée de toutes les bourses, loin de là. Pour Elke Van den Brandt et Alain Maron, il n’est toutefois pas question de subsides à la voiture électrique, car toutes les études montrent selon eux que d’ici 5 à 10 ans, le prix d’une voiture électrique sera équivalent à celui d’un modèle thermique. Pour eux, le prix des batteries devrait chuter drastiquement dans les années qui viennent. Très bien, sauf que nos ministres semblent faire fi de la réalité géopolitique actuelle avec l’inflation que l’on connaît et les pénuries de matières premières qui sont parties pour durer. Et, évidemment, cette raréfaction ne sera pas de nature à faire baisser les prix, bien au contraire !
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