« Lorsque j’ai croisé une Nissan Figaro en rue tout près de chez moi, j’ai su que j’en voulais une ! », explique Sarah. Issue d’une famille passionnée par la mécanique, cette hesbignonne a longtemps pratiqué la moto avant de ranger définitivement son casque, son cuir et ses gants pour devenir deux fois maman. « J’avais depuis quelques temps envie de faire découvrir les routes de la région à mes garçons. La découverte de la Figaro que je ne connaissais pas jusque-là a tout accéléré : j’ai fait des recherches sur cette voiture, puis je me suis mise à la recherche d’un bel exemplaire ».
Pour débuter, Sarah s’est rendue chez un spécialiste aux Pays-Bas qui lui a expliqué les points importants à vérifier. Il lui a surtout permis d’en essayer une, ce qui n’a fait que renforcer son envie d’achat. Finalement, c’est auprès du collectionneur qui roulait en Figaro près de chez elle qu’elle a trouvé son bonheur.
Datant de 1991, cet exemplaire de couleur Topaz Mist (la plus rare car construite à seulement 2.000 exemplaires) a été importée du Japon en 2016, avant d’être restaurée de fonds en combles aux Pays-Bas, ce qui explique son état proche du neuf. Acquise par Sarah pour célébrer un cap important, elle a été directement baptisée « Odile » et possède même depuis sa propre page Facebook !
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Délire de designer
Reconnu pour ses voitures fiables de conception pragmatique, Nissan n’était pas réputé jusque dans les années 80 pour l’exubérance du style de ses voitures. Pourtant, le constructeur s’est soudainement essayé au créneau de niche en produisant entre 1987 et 1988, la BE-1, une citadine très design au look néorétro qui n’a été fabriquée qu’à 10.000 exemplaires.
De nombreuses années avant la nouvelle Mini, la Volkswagen New Beetle ou encore la Fiat 500, Nissan a déjà compris l’intérêt de lancer des produits émotionnels qui s’inspiraient de la mode. On considère généralement que la BE-1 a créé le style « Pike » qui caractérise d’autres modèles qui arriveront plus tard sur le marché comme la Pao, la S-Cargo ou encore la Figaro.
Présentée au salon de Tokyo en 1989, cette dernière a connu directement le succès grâce à sa ligne très rétro, son toit découvrable et son intérieur très chic. La Figaro était basée sur une plateforme de Micra et disposait d’un moteur 1000 turbo développant 75 ch, associé à une boite automatique à trois rapports.
8000 exemplaires étaient prévus initialement, mais la production a finalement atteint 20.000 unités. La demande fut telle qu’une loterie fut mise sur pieds pour attribuer les bons de commande aux acheteurs ! Vendue « toutes options » uniquement sur le marché japonais (donc uniquement en conduite à droite), la petite Nissan n’était disponible qu’en 4 couleurs symbolisant chacune une saison de l’année : Topaz Mist (automne), Emerald Green (printemps), Pale Aqua (été) and Lapis Grey (hiver).
Petite mais costaude
Dans son garage, la Figaro a l’air d’un gros jouet : posée sur de petites jantes de 12 pouces, elle ne mesure que 3,74 m de long, 1,63 m de large et 1,36 m de haut. Ses dimensions microscopiques renforcent son côté mignon que lui confère la ligne toute en rondeurs.
L’atout majeur de la japonaise est sans conteste son toit découvrable en toile qui prend manuellement place sous le capot arrière. L’opération ne prend que quelques secondes et permet d’inonder de lumière l’habitacle dont la finition est digne d’une voiture anglaise de haut standing.
Cuir crème, instrumentation au look soigné qui rappelle le cadran de certaines montres haut de gamme, radio-CD développée spécialement par Clarion, climatisation et basculeurs chromés reprenant le logo de la voiture, les équipes de Nissan se sont visiblement dépassé pour faire de la Figaro un modèle exclusif malgré une base mécanique roturière.
Etonnamment, son intérieur est loin d’être étriqué et la petite banquette arrière permet même d’embarquer deux enfants. Comme toutes les voitures découvrables, mieux vaut ouvrir les fenêtres lorsque le soleil brille car la température de l’habitacle devient bien vite étouffante.
Cool en toutes circonstances
Avant de pouvoir essayer « Odile » la Figaro, nous nous sommes beaucoup renseignés sur cette voiture ô combien particulière. La plupart des essais pointent du doigt la lenteur de la boîte automatique à 3 rapports et les performances modestes du moteur. A l’usage, la « Figgy » se montre en fait suffisante pour les balade relax. Très discret, le moteur fait son travail pour rouler à allure légale et il est vrai que la transmission n’est pas un modèle de réactivité et de rapidité. Le turbo vient à la rescousse pour les accélérations, mais ce n’est évidemment pas la grande poussée.
Assis à droite, on savoure le confort général de la voiture qui fait preuve d’un comportement loin d’être ridicule. La direction assistée offre un bon feeling et permet de conduire décontracté, à une seule main. Ce qui est génial, c’est que la petite Nissan offre déjà beaucoup de plaisir à 50 km/h et ce, jusqu’à 100 km/h environ. Capable d’atteindre 150 km/h en pointe, elle se montre plus désagréable à allure soutenue parce que sa boîte est très courte et que le régime est très (trop) élevé. De même, les remous sont plus importants et viennent gâcher la coiffure de ses occupants.
C’est donc sur le réseau secondaire qu’elle est le plus à l’aise et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle attire la sympathie des autres automobilistes et des passants. « La cote d’amour de la Figaro est incroyable, déclare Sarah. Les réactions sont toujours très positives et c’est aussi pour cela que c’est un bonheur de rouler avec ».
Des fans partout
Collectionnée depuis ses débuts, la Figaro est adulée par une communauté de fidèles disséminée partout à travers le monde. De nombreux spécialistes lui sont dédiés et de nombreuses pièces détachées sont disponibles en refabrication.
Le problème numéro 1 de la japonaise est malheureusement la corrosion qui attaque sa carrosserie à partir de la hauteur de l’habitacle jusqu’à l’arrière. La majorité des voitures survivantes ont d’ailleurs déjà fait l’objet de soudures et de réparations. Pour le reste, un autre point d’attention est la mécanique et plus particulièrement le turbo dont le fonctionnement doit être contrôlé.
Enfin, l’habitacle souffre des UV et le cuir, ainsi que certains matériaux, ont tendance à se fendre avec le temps. De nouveaux, des pièces détachées sont commercialisées mais leur coût est souvent assez élevé, ce qui peut rapidement faire décoller en flèche le budget de la restauration.
Très heureuse de pouvoir parcourir les routes de sa région au volant de son adorable et classieuse Figaro, Sarah est convaincue qu’elle gardera sa voiture encore de nombreuses années : « j’avais peur de m’être trompée lors de son achat et de me retrouver avec un véhicule qui ne convienne pas. En réalité, il n’en fut rien, que du contraire ! Je l’adore et toute la famille l’a rapidement adoptée aussi ! ».
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