Jusqu’ici, les constructeurs chinois ont fait profil bas malgré leur phénoménale montée en puissance, particulièrement dans le domaine de la voiture électrique. Mais ça, c’était avant, car désormais ceux-ci ont pris conscience de leur force et de leur pouvoir à s’imposer face aux « anciens » constructeurs occidentaux. Il semble que ce soit une nouvelle ère qui s’ouvre, surtout depuis que BYD a appelé dans un message devenu viral ses homologues de l’empire du Milieu à s’unir et à « démolir les vieilles légendes » automobiles du marché mondial.
C’est à l’occasion d’un événement organisé cette semaine pour marquer la production du 5 millionième véhicule de la marque que le patron de BYD a voulu souligner l’émergence de la Chine en tant que puissance mondiale de la construction automobile. « Je crois que le temps des marques chinoises est venu », a déclaré Wang Chuanfu, fondateur et Président de BYD, devant une image représentant les logos de 12 grands constructeurs automobiles chinois.
Une destruction pour mieux exister
Pour Wang Chuanfu, « les 1,4 milliard de Chinois ont un besoin émotionnel de voir une marque chinoise devenir mondiale », a-t-il souligné tout en indiquant qu’il était temps que les constructeurs chinois s’unissent pour « démolir les vieilles légendes » automobiles.
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Cet appel à la guerre est compréhensible, car il intervient dans un contexte de forte concurrence où les constructeurs automobiles chinois en viennent à se déchirer entre eux sur le marché intérieur et qu’ils sont en quête de croissance à l’étranger. La guerre des prix lancée par Tesla en janvier dernier ne fait rien pour apaiser la situation, bien au contraire. En outre, les constructeurs occidentaux tentent actuellement de racheter des organes techniques aux Chinois pour pouvoir remonter la pente en Chine et ailleurs.
Des éloges et des critiques
Cet appel de BYD a suscité de nombreux éloges. Les dirigeants des concurrents de BYD ont publié d’autres messages : « je suis fier de l’industrie automobile chinoise », a ainsi déclaré William Li, PDG de Nio, sur Weibo. Et il indique encore que « nous devrions nous inspirer de la réussite de BYD ».
« Saluons BYD ! », a aussi déclaré Li Xiang, PDG de Li Auto. Seul Great Wall Motor s’est montré plus circonspect suite à cet appel, répondant que les constructeurs automobiles chinois devaient accepter la « réalité de la concurrence ».
Est-ce pour autant la fin des constructeurs occidentaux ? Évidemment que non. Car il faudra voir si les constructeurs chinois s’unissent d’une part et, d’autre part, s’ils ne seront pas bloqués par les lois antitrust, tant en Chine que dans les autres régions du monde.
N’oublions pas non plus que les constructeurs chinois ne sont pas exempts de tout reproche. En effet, en juillet dernier, 16 constructeurs, dont BYD, s’étaient entendus pour éviter les « prix anormaux » sur le marché afin de préserver leurs marges dans le contexte de forte concurrence, une situation à laquelle le gouvernement chinois a du mettre fin.
Et ce n’est pas tout : en mai, Great Wall a déclaré avoir déposé un dossier auprès des autorités de régulation chinoises à l’encontre de BYD, affirmant que deux des modèles hybrides les plus vendus ne répondaient pas aux normes d’émission. On a déjà vu des constructeurs très puissants se ramasser et perdre des milliards dans ce genre de jeux. À suivre donc…
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