C’est officiel : Carlos Tavares quittera d’ici quelques mois Stellantis, le groupe qu’il a façonné. Depuis son arrivée à la tête de Stellantis, Carlos Tavares s’était imposé comme l’un des dirigeants les plus efficaces de l’industrie automobile mondiale. Architecte de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler en 2021, il a su faire de Stellantis un géant du secteur, générant des marges importantes et une rentabilité enviée par ses concurrents. Le groupe, sous sa direction, a connu une expansion rapide.
Cependant, malgré cette trajectoire ascendante, la réalité économique et les bouleversements actuels du marché, surtout en Amérique du Nord, ont fini par ternir son image. Les contre-performances, surtout aux États-Unis, obligent donc Tavares à quitter la direction à l’échéance de son contrat, début 2026. Dans l’intervalle, il a reçu la confiance du Conseil d’Administration.
Une crise ?
Ce qui est reproché à Tavares : la performance décevante de la division nord-américaine, un marché crucial pour l’entreprise. Stellantis, autrefois pilier de profit avec des marques phares comme Jeep et Ram, a vu ses ventes chuter dramatiquement. Les stocks excessifs, les remises importantes et la baisse des bénéfices ont ébranlé la confiance des investisseurs. Le constructeur a d’ailleurs dû revoir à la baisse ses prévisions financières pour 2024 et anticiper des réductions de dividendes ainsi que de rachats d’actions. Cette série de revers a largement contribué à la chute de 42% de la valeur des actions du groupe cette année. Et ça, forcément, ce n’est pas vraiment apprécié. D’autant moins que Tavares a régulièrement balayé les inquiétudes des investisseurs sur ces questions.
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Des critiques internes et externes
Outre des déboires avec les puissants syndicats automobiles américains, Tavares a du aussi faire face à de nombreuses critiques de la part des concessionnaires qui ont exprimé leur mécontentement face à une gestion jugée trop éloignée des réalités locales.
Dans ce contexte, Tavares est fragilisé pour les mois qui viennent. Au cours des 18 mois à venir, il va devoir prouver qu’il peut redresser le groupe. Ce ne sera pas une mince affaire et c’est pour cette raison que le PDG vient de remanier profondément l’équipe de direction qui compte probablement déjà le dauphin de Tavares. Des nominations stratégiques, comme celles de Jean-Philippe Imparato pour l’Europe et d’Antonio Filosa pour l’Amérique du Nord, illustrent la volonté de prendre un nouveau virage. Imparato reste d’ailleurs sans doute un des favoris. Il quitte donc Alfa Romeo et c’est l’italien Santo Ficili, qui a navigué chez les marques de l’ex-Fiat Chrysler, qui le remplace en plus d’hériter de devoir complexe de redresser Maserati.
Mais cela ne se fera sans doute pas sans casse (sociale aussi s’entend). Tavares n’a jamais fait de sentiment. Et ce n’est pas aujourd’hui que cela risque de changer. Car ce sont évidemment de nouvelles économies qui se profilent pour que le groupe puisse retrouver des couleurs.
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