Partout, l’industrie automobile chinoise est présentée comme cella qui gagne. Et celle à laquelle personne ne résistera. Il est vrai que depuis plusieurs mois, la croissance des constructeurs de l’empire du Milieu est fulgurante, et ce partout dans le monde. BYD est d’ailleurs devenu le premier constructeur mondial de voitures électrique, devant Tesla, avec un bénéfice en 2023 de 30,04 milliards de yuans (3,83 milliards d’euros).
En toute logique, on s’attend à ce que rien ne vienne entraver cette progression. Et pourtant : selon Eurostat, les importations de voitures électriques chinoises en Europe (mesurées en tonnes) ont chuté de -3,5% au cours des trois premiers mois de l’année 2024. En 2018, les voitures électriques chinoises exportées vers l’Europe représentaient 260 millions d’euros, mais ce montant est passé à 9,67 milliards d’euros en 2023, année où près d’une voiture électrique sur cinq vendue en Europe provenait de Chine. Détail d’importance : sont aussi incluses les BMW, les Dacia, les Volvo ou les Tesla fabriquées en Chine.
Pourquoi un recul ?
En toute logique, le ralentissement des importations des voitures venues de Chine découle-t-il aussi de celui du marché de l’électrique. La preuve : sur un marché européen en progression de +5,6% au cours du premier trimestre de cette année, la croissance des voitures électriques n’a été que de +3,9% alors que la tendance voudrait que ce soit elles le moteur. Les analystes estiment que le ralentissement est du à l’arrêt des subventions dans certains pays d’Europe et notamment en Allemagne qui est le plus gros marché européen pour les automobiles.
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Mais il y a aussi des problèmes de stocks. En effet, exportés massivement au cours des derniers mois, de nombreux véhicules chinois dorment sur des parkings, car elles n’ont pas trouvé preneur. Des ports – tels que celui de Zeebruges – sont d’ailleurs saturés.
En Belgique aussi
Le cas de la Belgique n’est pas à part en Europe. Chez nous aussi, les chiffres de la FEBIAC montrent que les ventes de voitures chinoises stagnent : sur les cinq premiers mois de 2024, les 16 marques chinoises ont écoulé 3.787 voitures, soit seulement 1,77% du marché. C’est +0,1% de mieux que l’an dernier. On ne peut donc pas dire que le succès soit au rendez-vous.
La marque MG reste largement dominante dans le mix chinois puisque cette marque a écoulé 1.375 voitures. Polestar occupe la deuxième place, mais les ventes sont en chute comme celles de MG. BYD semble tirer profit de la situation puisque c’est la seule marque qui progresse. La croissance des ventes de voitures électriques dans notre pays – essentiellement avec les voitures de société – n’est donc absolument pas due à l’augmentation de l’offre des voitures chinoises. Conclusion : les acheteurs préfèrent toujours les voitures électriques occidentales et peu se rabattent sur les Chinoises, même si celles-ci sont un peu moins chères. Il l’affaire reste à suivre, car il faudra voir comment réagit le marché à l’arrivée des voitures électriques bon marché comme la BYD Seagull qui devrait coûter moins de 20.000 euros chez nous. Sauf si l’Europe décide de singer les États-Unis et de faire exploser les droits de douane sur les voitures chinoises importées.
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