Longtemps, Tesla a fait figure de marque unique lorsqu’on considérait une voiture électrique. Ou presque. Le constructeur américain s’est en effet très vite positionné comme un pionnier et c’est lui qui a démontré la viabilité au quotidien de la voiture électrique, notamment aussi grâce à son réseau de Superchargeurs. En outre, Tesla a aussi étoffé les possibilités technologiques des voitures en les rendant connectées ainsi qu’en poussant assez loin les aides à la conduite, jusqu’à une autonomie partielle avec l’Autopilot et maintenant le Full Self Driving (FSD).
Mais cette domination évidente d’il y a quelques années est en train de changer. Et vite. Car, désormais, les constructeurs chinois sont revenus au contact, voire font parfois mieux en matière d’équipements, de connectivité et, évidemment, de prix. Leurs modèles sont en outre bien plus souvent renouvelés, alors que ceux de Tesla sont tirés en longueur, comme le Model S par exemple. Enfin, nombreux aussi comment à être ceux qui se détournent de Tesla en raison de son patron, souvent fantasque, Elon Musk.
BYD comme Brutus ?
Dans cette course effrénée, le Chinois BYD est très bien placé pour détrôner Tesla. Il faut dire que la marque est première sur son marché intérieur qui est le plus grand du monde et que ses tentacules s’étendent toujours plus, comme en Europe où le constructeur va ouvrir deux usines. C’est un parcours étonnant pour une marque qui a été créée en 1995 seulement et qui n’a commencé à faire des voitures qu’en 2003. Initialement, l’entreprise fabriquait des batteries. Elle le fait toujours et on sait ô combien cela lui offre un avantage décisif concurrentiel aujourd’hui.
Publicité – continuez à lire ci-dessous
Si BYD est fort, ce n’est pas seulement parce que le constructeur maîtrise l’entièreté de la chaîne de valeur de la voiture électrique (mines, traitements des minerais, cellules, logiciels, etc.), mais aussi parce que c’est une véritable armée qui travaille aux innovations futures. Selon Car News China, BYD emploierait un million de personnes, dont 110.000 ingénieurs. Ne cherchez pas ailleurs : aucun autre constructeur ne dispose de telles ressources en matière de Recherche et de Développement.
32 brevets par jour
Si on en croit le journal économique automobile chinois, BYD aurait consacré 21 milliards d’euros à la R&D depuis ses débuts et 3,21 milliards d’euros rien qu’au cours des trois premiers trimestres de 2024. C’est tout simplement colossal. Et ces recherches débouchent évidemment sur du concret. BYD dépose en effet en moyenne 32 brevets par jour.
Pour gagner, la marque met la priorité sur la jeunesse. Car ce sont eux qui constituent le gros des troupes. 50.000 jeunes universitaires auraient rejoint les rangs de BYD. Il y a une volonté manifeste de vouloir faire bouger les lignes et de conquérir un public plus jeune, celui-là même qui semble pourtant se désintéresser de l’automobile. L’approche de BYD est franchement disruptive. Et personne ne pourra le critiquer, car les résultats sont là. De ce fait, comme Brutus a fait chuter César, BYD pourrait tuer Tesla.
Comme preuve de cette concurrence, il faut se référer aux chiffres. En effet, au 4e trimestre de 2024, Tesla a livré 495.570 voitures, un volume loin de ce qu’attendaient les analystes dont les estimations oscillaient autour de 507.000 véhicules. L’entreprise a livré un total de 1.789.226 voitures sur l’ensemble de 2024, soit une baisse de -1,1% par rapport à 2023. Tesla est donc à une charnière et le marché attend deux événements en 2025 : le lancement d’un véhicule électrique à bas prix, censé accroître les volumes de 20 à 30% (mais qui dont l’arrivée est toujours très hypothétique) et le déploiement d’un service de robotaxi autonome avec le Cybercab. Tesla a elle-même indiqué un objectif de croissance de 20 à 30% des unités cette année, soit entre 2,2 à 2,4 millions. A voir donc si ceci se confirme, auquel cas Tesla pourrait en prendre un coup.
À la recherche d'une voiture ? Cherchez, trouvez et achetez le meilleur modèle sur Gocar.be