L’instauration de nouveaux droits de douane sur les voitures électriques importées de Chine par l’Union européenne suscite de vives inquiétudes au sein de l’industrie automobile européenne. La mesure est censée ralentir l’invasion de voitures électriques chinoises bon marché et redonner un peu d’air (et de temps) aux constructeurs européens pour qu’ils s’organisent et parviennent enfin à se montrer compétitifs – comprenez qu’ils puissent aussi produire des voitures électriques à bas coûts.
Sauf que cette mesure va s’avérer en fait catastrophique. C’est ce qu’annonce Carlos Tavares, PDG du groupe Stellantis. Celui-ci avertit en effet que ces mesures vont en réalité précipiter la fermeture d’usines en Europe. Une situation qui résulterait d’une accélération de la surcapacité de production dans la région, alors que les constructeurs chinois, pour contourner les taxes, seraient incités à construire des usines sur le sol européen. Potentiellement, ce sont donc des dizaines de milliers d’emplois qui sont directement menacés. Rappelons que l’industrie automobile occupe 14 millions de personnes dans l’Union.
La surcapacité industrielle en roue libre
Lors du l’ouverture du Mondial de l’Automobile, Carlos Tavares a affirmé que les nouveaux tarifs douaniers de l’UE, bien qu’étant un « bon outil de communication » pour affirmer une politique commerciale, mais qu’ils comportaient aussi des effets secondaires indésirables. Le dirigeant de Stellantis a souligné que ces taxes, au lieu de protéger l’industrie locale, allaient renforcer la surcapacité de production en Europe. « Le moyen d’éviter les droits de douane est de produire en Europe », a-t-il déclaré, ajoutant que cette situation entraînerait « une accélération de la nécessité de fermer des usines » pour les constructeurs européens déjà confrontés à une faible rentabilité de leurs sites. En effet, pour éviter les coûts supplémentaires liés aux droits de douane, les constructeurs chinois seraient fortement incités à installer des usines en Europe, accentuant ainsi la pression sur les installations existantes.
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Et ça a déjà commencé. BYD ambitionne d’ouvrir deux usines. Pour Stella Li, vice-président exécutif du constructeur chinois, les droits de douane sont une « décision injuste » qui ne tient pas compte des réalités industrielles. Et elle a ajouté que BYD produirait des composants en Europe et assemblerait des batteries sur place, en ne s’approvisionnant en cellules de batterie qu’en Chine, selon Automotive News Europe.
La situation se tend donc encore un peu plus. Et bien que l’Europe travaille à un plan de sauvetage de l’industrie auto européenne, on se demande vraiment ce qui pourrait éviter le bain de sang social.
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