Crise automobile : l’Europe prépare un plan de sauvetage pour ses constructeurs

Ce n’est pas un secret : l’industrie automobile européenne traverse une crise majeure. Et jusqu’ici, on ne peut pas dire que les autorités ont été très soutenantes, au contraire de la Chine ou des États-Unis. Mais cela va changer : la Commission préparerait en effet un plan de sauvetage pour son industrie qui emploie 14 millions de travailleurs.

Publié le 9 octobre 2024
Temps de lecture : 4 min

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Crise automobile : l’Europe prépare un plan de sauvetage pour ses constructeurs

L’industrie automobile européenne est un pilier de l’économie du continent. Florissante jusqu’il y a peu, elle fait toutefois face à une tempête sans précédent. Depuis plusieurs mois, les appels dans la presse et dans les débats ne manquent pas, mais jusqu’ici, ils ne semblaient pas avoir eu d’écho dans les hautes sphères dirigeantes européennes. Or, la situation est grave et il ne faut pas être grand devin pour voir dans fermeture d’Audi Brussels les prémisses d’un raz de marée économique beaucoup plus large qui va concerner l’Allemagne (ça commence avec Volkswagen), l’Italie ou encore la France avec les nombreuses marques du groupe Stellantis, entre autres.

Pourtant, les constructeurs européens ont déjà investi 250 milliards d’euros dans la transition vers la voiture électrique. Une sacrée somme, mais qui n’égale pas les sommes mobilisées par les fabricants chinois qui sont en outre largement subsidiés par Pékin et qui n’ont pas attendu pour prendre la tête du convoi de la voiture à accumulateur.

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Des réactions

Mais le nouveau parlement européen ne le voit pas de cet œil et, dans l’hémicycle, nombreux sont les députés qui pointent certes du doigt le retard accumulé par les constructeurs européens, mais aussi l’inaction de l’Europe tout comme ses règles environnementales trop strictes en matière d’émissions qui va dès 2025 sanctionner durement les constructeurs du vieux continent (15 milliards d’euros).

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Il est évidemment contre-productif de faire payer à nos industriels des taxes alors que les besoins sont plutôt dans les investissements. Dans cette situation, Valdis Dombrovskis, vice-président de l’exécutif européen, a indiqué qu’il fallait suivre les recommandations de l’ancien président de la BCE (Banque Centrale européenne), Mario Draghi, et mettre sur pied un plan d’investissements pour restaurer la compétitivité des industriels européens. Même l’ancienne Première ministre belge, Sophie Wilmès (MR), y est allée de son commentaire, indiquant la nécessité de produire des véhicules électriques à un coût plus accessible.

Réduire les coûts

Désormais, l’objectif tient donc dans la réduction des surcoûts avec lesquels les constructeurs européens doivent composer : +30% pour la main-d’œuvre et autant pour les prix de l’énergie ou des matières premières si l’on compare à la Chine. Certes, de nouvelles taxes ont été mises en place vis-à-vis des voitures électriques chinoises importées, mais on sait que ce modèle ne tiendra que très peu de temps.

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La pression sur Ursula

La riposte s’organise donc (mais lentement). Ainsi, le PPE (Parti Populaire Européen qui est la formation de la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, soutient la demande des lobbies automobiles de supprimer les surtaxes dans le cadre des règles d’émissions de CO2. Une première. Plus symptomatique encore : Jens Gieske, député allemand du PPE, a également indiqué qu’il fallait réexaminer la sortie du moteur à combustion en 2035. Selon lui, l’Europe doit opter pour une stratégie plus flexible, fondée sur la neutralité technologique (ou carbone). Une partie de la droite et de l’extrême droite européenne partage ce point de vue, blâmant les normes environnementales actuelles.

Bien entendu, un éventuel assouplissement ne doit pas réduire la marche vers la décarbonation. Et il n’est pas question non plus d’un retour en arrière. Car, selon l’AIE (Agence Internationale de l’Énergie), une voiture sur cinq sera électrique en 2024. L’Europe doit refaire son retard et pas le creuser. L’enjeu est de taille, car le secteur automobile pèse pour 10% de l’emploi manufacturier dans l’Union européenne et un tiers des investissements privés en recherche et développement tandis que la balance commerciale du secteur est encore positive à 100 milliards d’euros. Ce n’est assurément pas rien. On se demande bien ce que renfermera ce fameux plan en gestation. Il faudra en tout cas qu’il soit très ambitieux. Réponse d’ici quelques semaines on l’espère. Car il faut aussi aller vite.

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Par David Leclercq Rédacteur automobile

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