La semaine dernière, l’Europe a définitivement adopté les droits d’importation sur les voitures électriques chinoises, même si en coulisses, la bataille – ou plutôt le lobbying – continue de plus belle. Dans ce contexte, les constructeurs allemands continuent d’ailleurs de mettre la pression sur les autorités européennes, car ceux-ci ont gros à perdre sur le marché chinois. Leur objectif est donc de pousser Bruxelles et Pékin à trouver un nouvel accord.
Cela dit, la pression monte aussi en Asie. L’administration chinoise de Xi Jinping a en effet demandé à la France, l’un des principaux exportateurs du pays, de jouer un rôle actif dans la renégociation des taxes levées. La Chine met aussi la pression sur les investissements promis, notamment en République tchèque, en incitant celle-ci à coopérer aussi pour l’assouplissement des droits de douane. Le bras de fer est multiple.
Pas seulement l’électrique
Cela dit, il existe aussi d’autres moyens de contourner ces nouveaux droits de douane. Ça peut être le cas en produisant localement, mais ce serait manifestement trop facile et Pékin a appelé ses constructeurs à ne pas adopter cette approche. Pourquoi ? Parce que la Chine ne veut pas soutenir l’économie européenne – et les populations – par ses investissements. Et cet appel trouve écho auprès des constructeurs proches du gouvernement chinois (comme SAIC), mais un peu moins chez les constructeurs privés, comme BYD qui n’a pas renoncé à construire son usine en Hongrie.
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Mais il y a encore une autre solution pour contourner ces droits de douane. Et elle est très simple : les moteurs à combustion interne. En effet, les droits d’importation ne s’appliquent qu’aux voitures électriques et, ce se fait, les constructeurs chinois se disent aujourd’hui qu’ils ont certainement une carte à jouer avec les modèles hybrides. Le filon semble prometteur, poussant même certaines marques à abandonner leur image de marque 100% électrique. Et l’opportunité est d’autant plus séduisante que les ventes de voitures électriques ralentissent sérieusement en Europe.
En Chine, il faut savoir que tous les véhicules électrifiés sont éligibles aux aides à l’achat. De ce fait, BYD et SAIC (avec MG et Maxus) écoulent de nombreux modèles hybrides, autorechargeables ou rechargeables. Et forcément, ils les proposent déjà en Europe. Stella Li, dirigeante de BYD, a d’ailleurs déclaré que la nouvelle génération d’hybrides constituait une voie royale pour l’adoption de la voiture électrique. Cette nouvelle génération d’hybrides serait tellement convaincante que, selon les études du constructeur, 70% des acquéreurs passent ensuite à un modèle 100% électrique. En gros, les hybrides chinoises constitueraient l’outil idéal d’accompagnement à la transition. En Europe, BYD propose d’ailleurs un modèle hybride, la Seal U DM-i.
Nio et le prolongateur d’autonomie
Certains constructeurs font plus fort encore. Comme Nio qui construit pourtant exclusivement des modèles électriques. La marque va donc aussi produire des hybrides qui ne sont pas encore proposés en Belgique. Mais c’est pour bientôt : des sources bien informées indiquent qu’une présentation est programmée au 21 décembre 2024.
Le fait que Nio adoptent des moteurs à combustion interne est symptomatique. Car la marque est très avancée sur l’électrique, notamment avec ses stations d’échange de batterie qui ne prend que 3 minutes, comme le plein d’une voiture thermique. Mais Nio adoptera manifestement une approche différente. Celle précisément d’un prolongateur d’autonomie qui utilisera donc le moteur à combustion comme générateur pour alimenter la batterie. Ce sera cette dernière qui entraînera les roues – par le bais d’un moteur électrique, évidemment. La technologie des véhicules électriques dits « à autonomie étendue » (EREV) gagne aussi du terrain en Asie, comme nous l’avons écrit précédemment. En Europe, le Nissan Qashqai en est l’exemple le plus flagrant.
L’adaptation de Nio montre clairement que le choix des taxes à l’importation n’est pas une solution efficace, surtout sur le long terme. Actuellement, la plupart des constructeurs chinois comptent encore sur leurs stocks constitués récemment pour éviter les taxes (les parkings du port de Zeebrugge sont d’ailleurs saturés), mais ils se tournent aussi vers l’avenir avec la construction d’usines en Europe et la déclinaison d’une gamme de véhicules qui leur permettra d’atteindre leurs objectifs. La guerre (commerciale) continue.
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