Cette semaine, la Présidente de la Commission européenne, Ursula Von der Leyen a déclaré que le marché mondial est inondé de voitures chinoises bon marché et que leur prix était maintenu artificiellement bas grâce à d’énormes subventions publiques. Cela fausse le marché et ça ne plaît pas à la Commission qui rejette ouvertement cette distorsion.
De ce fait, une enquête est ouverte à ce sujet et l’Europe pourrait bien lever des taxes sur les importations de voitures chinoises afin de réguler le marché et – aussi – de protéger ses propres constructeurs qui sont incapables de produire des voitures à batterie aussi bon marché. Dans les milieux économiques, on s’inquiétait déjà des représailles qui pourraient être décidées par la Chine. Mais de plus en plus d’observateurs constatent en réalité que les menaces européennes n’inquiètent absolument pas les constructeurs chinois. Pourquoi ?
Pas de quoi inquiéter Pékin
Selon le cabinet Sinolink Securities, les taxes voulues surtout par la France et l’Allemagne n’auraient en fait aucune incidence sur les ventes de voitures électriques chinoises en Europe et les ambitions et projets chinois « de conquérir les marchés internationaux seraient intacts », car la prise de position européenne était en fait attendue depuis de nombreux mois.
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Le fait est que la machine chinoise de la voiture électrique est lancée à plein régime et que la petite Europe ne pourra pas l’arrêter. En outre, les voitures électriques chinoises ne représentent que 4,8% des ventes en dehors de la Chine et les marques chinoises sont aussi vendues au Brésil, en Thaïlande, en Russie, en Turquie, aux États-Unis ou au Mexique. Et pour éviter les sanctions ou les taxes à l’importation, les Chinois étudient aussi les possibilités d’ouvrir des usines en Europe, exactement comme les Japonais l’ont fait il y a quelques dizaines d’années…
Deux discours ?
On assiste donc à un véritable paradoxe commercial. Car d’une part, les gouvernements de certains pays européens (France et Allemagne en tête) font tout pour faciliter l’implantation des constructeurs chinois sur nos territoires et, d’autre part, l’Union européenne déciderait de leur mettre des bâtons dans les roues. Ça n’a évidemment aucun sens. C’est ce qui signifie évidemment que les perspectives des ventes de voitures électriques chinoises restent bonnes, car ces constructeurs trouveront forcément une parade pour inonder notre marché.
Il y a en outre peu de chances que la Commission mette à exécution sa menace de taxe. Tout simplement parce que la Chine riposterait et sanctionnerait alors les constructeurs allemands qui n’ont vraiment pas besoin de ça actuellement, leurs ventes étant en net déclin en Chine. En outre, cela pourrait aussi affecter les projets de partenariats entre certains constructeurs occidentaux et chinois.
Last but not least, Ursula Von der Leyen oublie probablement aussi le fait que toutes les voitures chinoises ne sont pas si bon marché. En effet, la BYD Atto 3 démarre à 38.740 euros, la berline Seal à 47.740 euros et la grande Han à 72.140 euros. Difficile d’avancer que ces prix sont cassés…
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