Économie

Quelle marque chinoise (ou pas) pour reprendre l’usine d’Audi Brussels ?

L’usine Audi Brussels se trouve à un tournant crucial. Le flou règne sur son avenir alors que les discussions se multiplient en coulisses pour assurer sa survie. Si le constructeur allemand devait fermer, plusieurs autres options sont envisagées, notamment du côté des constructeurs chinois qui doivent composer avec les nouvelles taxes européennes à l’importation. Cela dit, rien n’est joué pour autant.

David Leclercq David Leclercq | Publié le 16 sept. 2024 | Temps de lecture : 5 min

L’annonce d’Audi de ne pas attribuer de nouveaux modèles au site de Forest a déclenché une vague d’inquiétudes parmi les travailleurs et les observateurs du secteur. L’usine, spécialisée dans la production de l’Audi Q8 e-tron électrique, fait face à des perspectives pour le moins floues dans les années à venir et, disons-le tout de go, on ne voit vraiment pas ce qui pourrait aujourd’hui éviter sa fermeture puisque la majorité des travailleurs seront remerciés soit cette année, soit début de l’an prochain.

Au sein du groupe Volkswagen, la question de l’avenir de l’usine de Bruxelles se pose probablement d’autant moins que l’industriel envisage aussi de fermer plusieurs sites en Allemagne du fait des mauvaises performances des voitures électriques sur le marché. Si les Allemands envisagent de toucher à leurs emplois nationaux, l’issue du site de Forest semble inéluctable.

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L’arrivée possible des Chinois ?

L’une des pistes récemment évoquées pour imaginer une suite industrielle automobile chez Audi Brussels est l’arrivée d’un constructeur chinois. Apparemment, même si on en sait peu, hub.brussels (qui est chargé d’attirer des investisseurs étrangers) aurait eu contact il y a plusieurs semaines déjà avec un mystérieux repreneur potentiel qui pourrait être chinois – plusieurs sources parlent de Geely. Car plusieurs marques, tels que Xpeng Motors, Nio ou encore Zeekr, ont déjà établi des bases en Belgique et ils auraient aujourd’hui le besoin d’installer des sites de production en Europe pour contourner les lourdes taxes sur les importations levées par l’Europe et qui sont devenues un facteur déterminant dans les décisions stratégiques de ces constructeurs.

Mais où en est-on ? Parmi les potentiels intéressés, Xpeng Motors, partenaire de Volkswagen en Chine, figure en bonne place. La société a déjà une structure juridique en Belgique, à Machelen, et pourrait voir dans le site de Forest une opportunité unique. Toutefois, des obstacles subsistent, notamment les coûts salariaux élevés. Le PDG de Xpeng, He Xiaopeng, a d’ailleurs exprimé sa préférence pour des régions où les coûts liés à la main-d’œuvre sont moindres, laissant planer un doute sur l’attractivité du site bruxellois.

Les autres prétendants chinois ?

Mais d’autres géants chinois de l’automobile manifestent également leur intérêt pour une implantation en Europe. Geely, propriétaire de Volvo est déjà en discussions avancées, mais avec les autorités polonaises pour un nouveau site. Le site de Forest pourrait aussi le tenter, vu la proximité avec Gand, et il pourrait accueillir des marques comme Smart et Zeekr qui ont de grandes ambitions commerciales pour l’Europe. Mais rien n’est encore décidé et Geely pourrait tout aussi bien choisir un autre pays, comme la Pologne ou l’Allemagne… où le coût de la main-d’œuvre est moindre. C’est toujours la même rengaine…

D’autres acteurs restent en lice. C’est le cas de SAIC, touché de plein fouet par les taxes (47%) et propriétaire des marques MG et Maxus. Et il y a encore Dongfeng ou Changan qui eux aussi lorgnent sur une implantation en Europe. Toutefois, il ne faut pas se leurrer, car la concurrence est rude et les opportunités ne manquent pas dans d’autres pays européens. Il faut se souvenir en effet que l’usine VDL aux Pays-Bas est aussi disponible après l’arrêt de la production des Mini. Il faudra donc que le site belge (et ses autorités) se montre convaincant pour séduire un repreneur.

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Des obstacles

Si l’idée d’un rachat par un constructeur chinois semble séduisante, des obstacles non négligeables devront être surmontés. En premier lieu, les coûts de production en Belgique représentent un frein majeur et notamment les salaires élevés. De plus, l’usine de Forest devra probablement adapter ses infrastructures pour répondre aux besoins spécifiques du nouveau constructeur.

Par ailleurs, la concurrence est réelle : la Belgique est certes dotée d’infrastructures modernes et d’une main-d’œuvre qualifiée, mais elle n’est pas la seule à être en quête de repreneurs. D’autres pays européens, comme l’Italie ou l’Allemagne voient également certains de leurs sites menacés de fermetures. Et ce n’est pas Volkswagen qui dira le contraire.

Qu’adviendra-t-il ? Difficile à dire… Car le bras de fer qui oppose aujourd’hui les travailleurs d’Audi et la direction de l’usine ne seront certainement pas de nature à rassurer les nouveaux investisseurs, pas plus que les coûts salariaux qui sont souvent nettement moins élevés quand on se déplace vers l’est de l’Europe. C’est d’ailleurs pour cette raison que BYD a choisi la Hongrie et la Turquie pour s’implanter. Et ça, il faut aussi y penser…

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